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"SNCF : à nous de vous faire préferer la voiture !"

Publié le 01 mars 2012 par Lommedesweppes
Y a pas à dire, il y a des jours où ce slogan fonctionne vraiment bien. Exemple cette semaine, mardi matin précisément. Je devais emmener, par le train, ma fille rejoindre sa soeur à La Plagne et je devais pour ma part m'arrêter à Chambéry, pour y chercher, et pas en vain, des traces des réfugiés de Lomme et des Weppes en Savoie de 1914 à 1920.
Nous arrivons à Lille Europe. Les quais sont connus, il n'y en a que 4 : le 43, le 44, le 45 et le 46. Les mêmes trains partent tous les jours à la même heure pour la même destination. Eh bien rien n'y fait ! Malgré cette routine, il s sont guère annoncés plus d'une dizaine de minutes avant le départ. Les gens se sont agglutinés devant les panneaux et prennent leur mal en patience, plutôt mal que bien. Le signal donné, commence alors la course des voyageurs vers leur quai, et qui plus est, vers leur voiture, puisque leur place est réservée. On dirait presque une course de chars à la Ben Hur, chacun tirant derrière lui comme il peut grosses valises de circonstances et enfant. Quand à la descente de l'escalier, on n'en parle même pas. On se croirait carrément dans le premier gros bouchons à l'entrée des virages de l'enduro du Touquet. La SNCF, qui recherche normalement le bien être de ses voyageurs, est-elle obligée de leur imposer ce moment d'énervement et de stress ? Est-ce que dans cette institution, les mots d'organisation  et de planification sont tabous ? J'en ai eu confirmation ce matin en discutant avec un agent sur le quai de la gare de Lyon : la localisation et la composition des convois ne leur sont communiqués au maximum que 20 mn avant le départ.
Quant à nous, gros coup de bol ou cerise sur le gâteau, on nous annonce que notre train est supprimé à 5mn du départ pour cause de panne. Mais inutile de reparamétrer le déplacement, puisqu'on nous annonce qu'on pourra jouer les bouche-trous sur le train à destination de Marseille et que les voyageurs auront une autre rame à leur disposition à Lyon. Nous parvenons, avec ma fille, à nous glisser dans la cohue et à dénicher un point info avec deux places libres, dans lesquelles nous nous engouffrons immédiatement, ce qui nous garantit un trajet tranquille jusqu'à Lyon.
Ce n'est qu'un répit, car arrivés là-bas, nous constatons sur le panneau d'affichage que le train qui devait aller jusqu'à Bourg Saint-Maurice devait simplement s'arrêter à Chambéry. Et après, telle fut la question à résoudre en dix minutes. Et d'interview d'agents en interview d'agent, en cinq minutes, nous avons recueilli trois versions différentes. Il allait seulement jusqu'à Chambéry. Non, il allait à Bourg Saint-Maurice mais ne s'arrêtait pas à Chambéry. Mais non, puisqu'il s'arrêtait à Chambéry, mais il fallait que ma fille attende une autre correspondance pour Bourg Saint-Maurice beaucoup plus tardive. Et une fois dans le train nous eûmes encore droit à une autre version ! La panique totale, due semble-t-il à un mouvement social européen, que j'ai découvert à la télé le soir, alors que grand utilisateur des infos sur internet, je ne l'avais pas vu venir et que le site internet de la SNCF n'annonçait pas. Ou alors qui n'a perturbé que la région Rhöne Alpes !
Angoissant, surtout que ma fille de 14 ans devait terminer le voyage seule ! Alors ici, pause mea culpa. C'est vrai que je vous dis toujours beaucoup de mal de la maladie des téléphones portables, mais là, ils ont rendu service. Résultat des courses, sa soeur est venue chercher ma fille à Chambéry. Ouf. Merci au portable donc, mais aussi à la voiture, ce qui n'est pas le but lorsque l'on prend le train.
Je vous ai parlé de train, mais j'ai plutôt envie de vous dire : "dans quelle galère m'étais-je embarqué ?" Mon retour aujourd'hui, il est vrai, s'est effectué sans encombre. J'espère qu'il en sera de même pour elle la semaine prochaine !
Mais la leçon que j'en retiens, c'est que lorsque je regarde ces dysfonctionnements qui heureusement ne sont pas quotidiens, c'est que la "privatisation" de ce moyen de transports a surtout été une excellente mauvaise idée : stress au moment de prendre le train, tarification illisible, la rentabilité prioritaire sur les investissements !
Il faudra nécessairement revoir un jour la copie dans le cadre d'une grande politique d'aménagement du territoire pour contrebalancer le tout voiture et en faire un outil concurrentiel ! Mais j'en reparlerai.

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