L’ex-Yougoslavie est encore déchirée par les conflits religieux. En Bosnie-Herzégovine, l’Eglise catholique ne représente plus aujourd’hui que 10% de la population. Face à l’islamisation croissante du pays, divisé en deux entités politiques distinctes depuis la fin du conflit yougoslave en 1995, les catholiques, discriminés, se sentent trahis par le gouvernement et par la communauté internationale.
L’avenir des catholiques de Bosnie-Herzégovine dépend notamment de la capacité de leurs évêques d’élaborer des plans pastoraux communs, la très grande majorité des catholiques de Bosnie étant en réalité des Croates.
Lors de la messe solennelle du 30 janvier, en la cathédrale de Sarajevo, le nonce lui-même a reconnu que « [l]es données statistiques recueillies chaque année par les curies diocésaines ne sont pas encourageantes ». Ce dernier a cité le message adressé aux évêques par le cardinal secrétaire d’Etat au nom du pape Benoît XVI : la « réflexion collégiale des évêques des deux conférences épiscopales [Bosnie et Croation, ndlr] puisse contribuer à inspirer des initiatives utiles, pour faire en sorte que le peuple croate soit ne mesure de continuer à remplir sa mission ecclésiale en Bosnie-Herzégovine, et a offrir sa précieuse contribution pour la vie civile du pays ».
Cette réunion des deux épiscopats est perçue comme « un nouveau signe de l’unité de l’Eglise catholique en Croatie et en Bosnie » et de la « vision commune du rôle, des responsabilités et des activités de l’Eglise », accompagnée de la « même dévotion » envers le Successeur de Pierre et d’un « engagement ecclésial sincère devant les défis que le peuple croate doit affronter dans la région, et avec des intervention exemplaires de solidarité envers les couches sociales les plus pauvres et nécessiteuses ». Le cardinal Bertone souhaite donc l’élaboration de « lignes pastorales communes ».
Pour surmonter ces difficultés il invite les pasteurs à « intensifier leur engagement en faveur des catholiques de Bosnie », et il demande « des initiatives concrètes pour endiguer le phénomène de l’émigration de la population catholique du pays ». Il rappelle la disponibilité de l’Eglise à collaborer avec les autorités civiles et à avec toutes « les personnes de bonne volonté » notamment pour favoriser la paix.
Il cite les alarmantes statistiques officielles : les catholiques de Bosnie sont passés de 800 000 à 440 000, de 1991 à aujourd’hui, en raison de la guerre des années 90, des réfugiés, de la situation économique qui pousse de nombreux jeunes à quitter les pays, mais aussi la baisse du taux de natalité, et l’arrêt démographique.