La formation des chômeurs serait la panacée pour leur faire réintégrer le marché du travail. Or, la réalité est toute autre, puisqu'une étude publiée par Pôle Emploi montre que moins d'un chômeur sur deux accède à un emploi dit « durable »
Au moment où le Président candidat continue de nous proposer de travailler plus, mais sans gagner plus : « Quand la durée de la vie s'allonge, quand la crise détruit des emplois, si l'on ne veut pas que les salaires baissent, que les retraites baissent, que les allocations diminuent, il faut travailler plus », l'INSEE indiquait que le taux de chômage en catégorie A a atteint, en incluant les départements d'Outre-mer, le taux de 9,8%. Eurostat de son côté affirmant que le taux de chômage harmonisé est de 10 % pour la France fin janvier 2011!
Ce taux particulièrement élevé ne devrait malheureusement pas diminuer dans la mesure où chaque jour des projets de restructurations et de réductions d'effectifs sont annoncés par les entreprises françaises.
Alors que faire des chômeurs dont le nombre s'accroît au fil des plans sociaux et des ruptures conventionnelles ? Ces dernières représentant : Plus de 288.000 en 2011 contre 255.000 en 2010 (soit 770 000 depuis 2008 et 2 fois plus utilisées que le licenciement économique )
Si l'on en croît notre Président candidat, la solution pour renverser la solution consisterait à former tous ces salariés privés d'emploi.
Nous ne reviendrons pas sur la fumeuse idée de référendum, pour obliger les chômeurs ayant obtenu une formation, d'accepter le premier emploi correspondant proposé, pour nous concentrer sur la situation actuelle des formations, permettant aux chômeurs d'augmenter leurs compétences, ou se recycler par des formations.
Dans ce domaine, Pôle Emploi a toute légitimité pour les proposer. Néanmoins, on ignorait jusqu'à présent quel pouvait être l'impact de ces formations sur la reprise d'emploi.
C'est chose faite depuis le 29 février. La Gazette des Communes nous apprend que Pôle Emploi a fait réaliser une enquête, en octobre 2011 auprès de 3 500 demandeurs d’emploi sortis de formation (financée ou non par Pôle emploi).
Quels sont les résultats ?
« Un chômeur sur deux ayant suivi une formation déclarait en 2011 être en activité six mois après (...) »
En activité ?
« Si la majorité des reclassements à six mois (74 %) se font sur des emplois dits durables (au moins un CDD de six mois), plus d’un quart le sont sur des emplois précaires (intérim, CDD inférieur à 6 mois .... (...) Ce sont les hommes ainsi que les demandeurs d’emploi les plus expérimentés qui retrouvent plus fréquemment un emploi à l’issue des 6 mois qui ont suivi la fin de leur formation (...) le passé professionnel est déterminant pour retrouver un emploi (...) »
Ce qui signifie clairement que les entreprises continuent à réintégrer les plus employables et que pour tous les autres, les formations ne sont d'aucune utilité à court, moyen ou long terme !
Ce que savait parfaitement Nicolas Sarkozy lorsqu'il a lancé son idée de référendum sur la formation et l'indemnisation des chômeurs. Mais dans la mesure où le Président candidat est persuadé que sa réélection repose sur le combat contre « les assistés » où est le problème ?
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Institut Montaigne