- Le baromètre 2011
L’Observ’ER, observatoire des énergies renouvelables, vient de publier son deuxième baromètre annuel. L’étude présente l’état actuel de l’ensemble des secteurs électriques renouvelables en France, à travers « un ensemble d’indicateurs énergétiques et d’agrégats socio-économiques et industriels ».
L’analyse, qui se veut globale, met à disposition une synthèse des filières suivantes :
- Éolienne,
- Photovoltaïque,
- Hydraulique,
- Biomasse solide,
- Biogaz,
- Déchets,
- Géothermie,
- Energies marines,
- Héliothermodynamique.
Ce deuxième baromètre fait suite à la directive 2009/28/CE de l’Union Européenne, ayant débouchée à l’échelle française sur un Plan d’action national. Il met en exécution les engagements de la France en matière de développement des énergies renouvelables d’ici 2020. Dans ce rapport, l’importance est donnée au niveau territorial, puisque le baromètre rend compte d’un diagnostic régional des énergies renouvelables électriques en France.
- Des résultats encourageants à confirmer
La capacité installée du parc éolien a atteint 6800 MW fin 2011, alors qu’elle était de 5660 MW fin 2010 d’après le rapport statistique du Global Wind Energy Council (GWEC). Malgré cette nette augmentation, les objectifs fixés par le Plan national d’action d’une puissance installée de 11500 MW fin 2012, dont 1000 MW en mer, ne seront jamais respectés.
Même si la France reste un bon élève de l’éolien, en troisième position (loin) derrière les deux leaders européens, l’Allemagne et l’Espagne, des efforts supplémentaires doivent être fournis afin de respecter ses engagements. L’objectif de capacité installée en 2020 est de 25000 MW, dont 6000 offshore, ce qui n’est pas mission impossible quand on regarde la situation de nos voisins (presque 30000 MW pour l’Allemagne).
De son côté, la filière photovoltaïque connaît une forte croissance en France depuis 2007. La puissance installée atteint 1679 MWc (« MegaWatts crête », puissance électrique maximale) fin juin 2011, pour des objectifs de 1100 MWc à la fin 2012. Le tarif d’achat favorable aux acheteurs mis en place par l’Etat jusqu’à fin 2009 est à l’origine de la « bulle opportuniste » qui a motivé de nombreuses personnes à acheter des panneaux photovoltaïques.
En revanche, les bons résultats cachent un réel problème qui affecte la filière. En effet, la nouvelle grille tarifaire favorise désormais les installations à basse puissance, et offre des tarifs de rachat globalement moins élevés.
- La technologie au profit des énergies renouvelables
L’énergie hydraulique reste la deuxième source d’énergie en France, produisant 12% de l’énergie électrique nationale. L’un des enjeux les plus importants de ce secteur est la rénovation des installations, dont l’âge moyen est de 60 ans, ce qui permettrait un meilleur rendement.
Pour ce qu’il en est des autres énergies renouvelables, la biomasse et le biogaz produisent chacun un peu moins de 200 MW courant 2011. Ces deux filières sont aujourd’hui très peu matures, mais vont croître de manière importante dans les prochaines années et vont représenter une grande opportunité d’emploi d’ici 2020.
La géothermie, l’énergie héliothermodynamique et l’énergie marine sont également au stade de peaufinage technologique, et sont toutes deux prometteuses. Ainsi, l’énergie hydrolienne commence à convaincre et à attirer de plus en plus de monde explique l’étude. L’énergie héliothermodynamique a par ailleurs déjà fait ses preuves puisqu’elle détient une capacité de 632 MW, avec 1000 MW supplémentaire actuellement en construction.
- Avis Sequovia
L’étude réalisée par l’Observ’ER met en lumière la croissance des différents secteurs de l’électricité durable en France, mais elle met également en avant de mauvaises actions politiques qui viennent parfois ralentir la tendance positive. Les dispositions du Grenelle de l’Environnement ont permis de mettre le sujet en exergue et d’avancer pour accroître l’essor des énergies renouvelables en France. Reste aujourd’hui à nos politiciens de mesurer l’impact de leurs décisions et d’adopter un comportement responsable vis-à-vis du développement durable en réponse aux problématiques environnementales mondiales.
La croissance des filières électriques durables entraînera non seulement un effet bénéfique direct sur l’environnement, et indirect sur les comportements, mais elle sera également à l’origine de création d’emploi. Aujourd’hui déjà, près de 50000 emplois composent ces secteurs, mais la croissance du marché favorisera non seulement l’innovation, mais aussi la compétitivité de l’industrie française, et la création d’emplois.