Il y a quelques jours nous vous faisions écouter ici Un jour ou l’autre, le nouveau single de Jali extrait de l’album Des jours et des lunes.
Aujourd’hui c’est l’interview du jeune artiste, tout fraichement auréolé du titre d’Artiste de l’année aux Octaves de la musique 2012 que nous vous proposons. Un entretien très agréable réalisé la semaine dernière dans une ambiance décontractée et très sympathique. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j’ai eu à la faire.
Bonne lecture.
Bonjour Jali,
Le public te connaît depuis quelques mois maintenant grâce à ton premier album Des jours et des lunes, est-ce que pour te découvrir un peu tu peux nous parler de ton parcours musical avant cet album ?
Ca va pas être très long (rires). Ca a été assez vite en fait, j’ai commencé à faire de la musique en 2007, quand je suis revenu en Belgique pour les études après 2 ans passé au Rwanda en rencontrant des amis musiciens. J’avais déjà cette envie dans un coin de ma tête, de faire de la musique, seulement je ne m’y étais jamais vraiment mis. Après cette rencontre je me suis lancé, j’ai trouvé une guitare qui trainait, j’ai été sur Internet, j’ai écrit « Apprendre la guitare » et j’ai commencé comme ça. Très vite les premiers textes sont arrivés car ce qui me motivait à faire de la musique c’était vraiment l’envie d’écrire. J’ai écrit beaucoup et en parallèle j’ai intégré le groupe de ces fameux amis comme chanteur, ensuite j’ai eu envie de me lancer en « solo » et c’est ce qui m’amène ici (rires).
Comment as-tu travaillé ce premier album, par exemple pour le choix des 11 titres présents dessus ?
Disons que sur la période entre laquelle j’ai commencé à écrire et celle où j’ai fini l’album, j’avais écrit une quarantaine de titres environ. Dedans il y avait du bon et du moins bon, de l’abouti et du pas abouti et pour cet album j’ai du choisir les titres que je voulait dedans. Ca a été à la fois simple et compliqué car il y en a qui étaient évidents et il y avait d’autres que j’aimais bien mais je trouvais qu’ils ne rentraient pas trop dans l’ensemble, du coup j’ai fait un gros tri. Et sans vraiment le vouloir j’ai choisi les titres les plus récents, car je crois que l’écriture avait mûri et s’était affinée du coup les titres que je préférais étaient les derniers que j’avais écrits.
Au niveau musical tu t’es beaucoup impliqué aussi ?
Après la sélection des titres il fallait mettre en musique ces chansons qui étaient au début des guitares-voix car je n’avais jamais fait de studio, et c’était la première fois pour moi que j’allais pouvoir mettre de la musique et arranger ces chansons. La première étape ça a été avec les musiciens dans un studio, on a fait une sorte de résidence et on s’est enfermé avec un guitariste, un contrebassiste et un percussionniste pour donner une direction musicale à ces titres. Le directeur artistique m’a vraiment donné carte blanche et c’était très agréable et en général ce que je voulais ça leur plaisait donc j’ai pu faire à peu près ce que je voulais. Ensuite on a travaillé avec Jean-Louis Piérot, qui est le co-réalisateur de cet album, pour enregistrer les chansons en studio.
Très libre dès le premier album, c’est plutôt une bonne chose ça.
Oui c’est bien. Après si j’avais voulu les Choeurs de l’Armée Rouge, je ne suis pas sûr qu’on m’aurait dit oui (rires). Mais oui j’ai pu m’exprimer autant que je pouvais, car c’est vrai que je n’avais pas beaucoup de vocabulaire ni d’expérience technique donc parfois on s’est confrontés à ce manque d’expérience. Parfois je voulais quelques chose sans connaître les notes donc je le chantais ou je mimais des instruments, c’était assez drôle (rires).
Ca tombe bien que tu parle d’instruments car il y en a beaucoup sur les morceaux dont notamment la contrebasse ou de la trompette que l’on entend assez peu. Tu avais ces idées dès le début ou c’est venu en travaillant ?
C’est venu au fur et à mesure, l’album s’est vraiment construit pierre par pierre. On a d’abord fixé le squelette des morceaux avec la base basse, batterie, guitare et ensuite on a pensé à ce que l’on pourrait mettre comme instruments additionnels mais qui ne viendraient pas « polluer » la direction. Moi je voulais vraiment que la voix et la guitare restent au premier plan car les chansons étaient nées comme ça, et que le reste serve un univers et une atmosphère et ne prenne pas le premier rôle.
Le premier single de cet album était L’espanola que l’on a beaucoup entendu en radio et vu à la télé. Tu as été content de cet accueil ?
Oui je suis très content. C’est un premier single donc ce n’est qu’un début et il reste beaucoup à faire mais j’étais très heureux de voir que le public était réceptif et je crois que c’était une belle carte de visite car je trouve que c’est un morceau assez représentatif de l’album. Tout le disque ne lui ressemble pas mais je trouve que c’est le juste milieu entre les titres qui ont du fond et ceux un peu plus légers.
Pour proposer ce single et le reste de l’album, tu n’arrêtes pas de sillonner les routes pour donner des concerts. Comment ça se passe, tu as réorchestré les titres par exemple ?
Les chansons sont réorchestrées. Premièrement dans un soucis technique car l’orchestre philharmonique n’était pas disponible et la section de cuivre n’est pas encore d’actualité (rires) donc on a repensé quelques morceaux, et puis je trouve que ça fait aussi partie de la vie d’une chanson. Un album c’est une photographie à un moment donné d’une chanson, mais pour moi ça ne doit pas être une fin, elles doivent continuer à vivre sinon on va s’ennuyer de les chanter. Je trouve ça chouette de pouvoir les revisiter un peu et laisser aux musiciens de s’impliquer dans l’arrangement scénique, ça rajoute un plus quand le guitariste peut jouer un thème qu’il a trouvé au lieu de reproduire celui de l’album à l’infini. Et après pour le public c’est agréable aussi, moi je n’aime pas aller voir un concert où je ré-entends l’album à l’identique, j’aime quand l’artiste se met en « danger ».
Le nouveau single, Un jour ou l’autre, n’arrive que maintenant, est-ce le fait que tu sois sur les routes qui a fait qu’il y a eu autant de temps entre le premier extrait et celui-ci ?
Oui et non. En fait dans la vie d’un single il y a plusieurs étapes, il y a le moment où l’on essaye de le mettre en radio et ce n’est jamais gagné, il peut être joué souvent sur RTL2 mais ne pas passer sur Virgin donc il y a des gens qui vont écouter le single au mois de juin et d’autres qui ne vont le découvrir qu’au mois d’octobre par exemple quand il sera sur une autre radio. Donc avant de vraiment passer au deuxième single, souvent la maison de disque essaye de pousser au maximum et d’avoir le plus de radios derrière le projet pour que la suite soit attendue. Ca peut paraître long pour ceux qui ont découvert le titre dès le début mais au final ça ne l’est pas tant que ça.
Ce single est plutôt romantique, tu voulais faire ressortir ton côté charmeur ?
Charmeur, ouais, pourquoi pas. Quand on écrit des chansons, je pense que c’est quasi inévitable de ne pas parler d’amour à un moment donné. La musique, c’est avant tout des émotions et des sentiments et quand on écrit les premiers thèmes qui viennent c’est l’amour, les femmes, les déceptions, la tristesse etc… Plein de thèmes qui ont été chantés 1 milliard 500 mille fois mais on ne s’en lasse pas car chaque artiste amène une façon différente de raconter l’histoire. Donc là dans Un jour ou l’autre c’est mon point de vue, et je pense que l’amour est inévitable comme thème.
Le Mediateaseur remercie une fois de plus Jali pour sa simplicité et son sourire. Nous espérons vous avoir donné envie de découvrir son album, Des jours et des lunes, si ce n’est pas déjà fait.
Jali a fait ses premières armes en première partie de Bernard Lavilliers. Afin de renvoyer l’ascenseur à un jeune talent, le chanteur organise un concours afin de trouver sa première partie pour le concert qu’il donnera le 14 avril prochain au Cirque Royal de Bruxelles. Si vous êtes un chanteur, une chanteuse, ou un groupe, n’hésitez pas à tenter votre chance, vous trouverez les informations sur le facebook du chanteur en cliquant ici.