Certes, la bonne nouvelle est que le taux de mortalité du cancer est en baisse de 7 à 10% par rapport à 2007 et selon les sexes, mais ces nouveaux chiffres publiés au 28 février dans la revue Annals of Oncology rappellent les immenses conséquences de la maladie avec, pour l'Europe, près de 1,3 millions de décès liés au cancer prévus pour 2012, soit 717.398 décès d'hommes et 565.703 décès de femmes. Un point très positif est la baisse des décès par cancer du sein, en France, comme dans l'ensemble de l'UE et jusqu'à 13% chez les femmes jeunes, âgées de 35 à 49 ans.
L'étude a examiné les taux de cancer sur l'ensemble des 27 Etats membres en 2007 et séparément pour 6 pays : France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et au Royaume-Uni, pour l'ensemble des cancers, et, individuellement, pour le cancer de l'estomac, de l'intestin, du pancréas, du poumon, de la prostate, du sein, de l'utérus et pour les leucémies. Les chercheurs prévoient une baisse des taux globaux de mortalité par cancer soit 139/ 100.000 chez les hommes et 85 /100.000, chez les femmes pour 2012, des taux en baisse de 10% chez les hommes et 7% chez les femmes par rapport à 2007.
Une réduction substantielle des décès liés au cancer du sein, à tous les âges, jeune, milieu de vie et chez les femmes plus âgées, sont le résultat le plus remarquable de l'étude. Les chercheurs prévoient une baisse de 9% des décès par cancer du sein, correspondant à un taux de 14,9/ 100.000 femmes. Parmi les jeunes femmes, âgées de 20 à 49 ans, la baisse des taux de mortalité du cancer du sein atteint ainsi plus de 13% vs une baisse moyenne de 6,3%/ 100.000 femmes.
L'auteur principal de ce bilan, le Dr Carlo La Vecchia (MD), chef du service Epidémiologie à l'Institut Mario Negri et professeur à l'Université de Milan confirme et explique ce résultat très positif: « Cette baisse du taux de mortalité par cancer du sein est significative des progrès réalisés dans le traitement et la prise en charge, plutôt que liée au dépistage par mammographie, habituellement réservé aux femmes de 50 à 70 ans dans la plupart des pays européens. D'autres facteurs de risque importants comme l'activité physique et l'obésité, n'ont pas évolué favorablement donc l'incidence de ces cancers n'a pas évolué, seul le taux de décès est en baisse ». Le cancer du sein reste toujours la première cause de décès par cancer des femmes dans l'UE y compris en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne: 88.000 femmes en mourront en 2012 ce qui correspond à 15% de tous les décès par cancer chez les femmes de l'UE.
Les décès par cancer du poumon continuent d'augmenter chez les femmes, dans l'UE dans son ensemble, avec un taux global de 13,44/ 100.000. Ainsi, au Royaume-Uni et en Pologne, le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer chez les femmes, avec des taux de 21,4 et 16,9/100.000 femmes, respectivement. Alors que ce cancer est le plus meurtrier chez les hommes (37,2/ 100.000), son taux de mortalité est en baisse de 10% vs 2007. En 2012, le taux le plus élevé est vus en Pologne (56,8/ 100.000) et le plus faible au Royaume-Uni (30,1/ 100.000).
Les taux de cancer du pancréas sont en hausse chez les hommes et les femmes en UE dans son ensemble (de 7,86 en 2007 à 8,1/100.000 chez les hommes et de 5,38 à 5,24/ 100.000 chez les femmes). "C'est un peu surprenant pour les hommes, étant donné la diminution du tabagisme. La prévalence croissante de l'obésité et une amélioration du diagnostic peuvent être les raisons de cette progression ».
Selon les auteurs, le nombre réel de décès prévus sur 2012, légèrement plus élevé que celui enregistré pour 2007, s'explique majoritairement par le vieillissement de la population. Reste le résultat très positif sur cette nette diminution des taux de mortalité pour les deux sexes, enregistrés au cours de ces 5 dernières années.
Source: Annals of Oncology. doi:10.1093/annonc/mds024 First published online: February 28, 2012 "European cancer mortality predictions for the year 2012".