En cause, le fabriquant DePuy, à l'origine d'une précédente « affaire » aux Etats-Unis. Il est accusé de n'avoir pas retiré assez rapidement du marché français, ses prothèses de hanches défectueuses, « DePuy ASR » rappelées en 2010 en raison de taux élevés d'échec.. 380 personnes en France en seraient équipées, 93.000 dans le monde.
DePuy est en effet déjà l'origine d'une affaire de prothèse de hanche, rappelée pour empoisonnement aux métaux lourds, donnant lieu au dépôt de plus de 4.000 plaintes et à une tentative de registre pour les prothèses de hanches (National Knee and Hip Replacement Registry Act of 2009 aux U.S. Commercialisées depuis 2003 et jusqu'en 2010, ces prothèses diffusent dans l'organisme, les tissus mous dont les muscles et dans le sang, des microdébris de métal entrainant dans quelques cas sur 10.000... A ces particules métalliques, s'ajoute le risque de formation d'une fine couche lubrifiante en carbone graphitique qui se forme dans les articulations avait révélé une récente étude des NIH publiée en décembre dernier dans la revue Science. Ces données sont confirmées dans le BMJ qui évoque un taux de concentration élevée de métal dans le sang sur 5 à 17% des patients implantés.
Dès janvier, les autorités britanniques s'étaient alarmées des risques possibles, d'autant que ces 10 dernières années, ces prothèses « tout métal » appelées « MoM » (metal on metal) sont devenues de plus en plus populaires, car a priori, plus stables et plus durables. L'Agence britannique rappelle le risque de détérioration de l'os et des tissus situés autour de la hanche et se dit préoccupée par le risque de traces de métaux dans le sang. Auparavant, un bilan était recommandé 5 ans après l'intervention, désormais, c'est chaque année et durant toute la durée de vie de l'implant. Les patients équipés de ce type de prothèse devraient également subir des tests pour mesurer les niveaux de particules métalliques (ions) dans le sang.
Les symptômes évoqués sont des douleurs à l'aine, à la hanche ou à la jambe, un gonflement à proximité de l'articulation de la hanche, une tendance à boiter ou des difficultés à marcher, mais aussi, une douleur à la poitrine ou un essoufflement, un engourdissement, des modifications dans la vision ou l'audition, la fatigue, la sensation de froid, la prise de poids.. Il est recommandé de signaler ces symptômes à son chirurgien. Les patients présentant des symptômes avec ces implants devraient passer une IRM ou une échographie.
Les dernières données suggèrent que les prothèses de la hanche à grosse tête (largeur de 36mm ou plus) s'usent à un rythme plus rapide que les autres types d'implants et diffusent plus de minuscules particules de métal autour de l'implant.
Alors que le lien n'est pas établi entre les prothèses MoM de manière générale et le risque d'effets graves, l'Agence britannique, de son côté, tente de rassurer le public. Au Royaume-Uni, un groupe consultatif d'experts examine actuellement les données de vigilance sur les implants MoM. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) est également en cours de collecte d'informations supplémentaires sur les événements indésirables chez les patients ayant des implants MoM.
Sources: NHS (Visuel) et MHRA MHRA updates advice for metal-on-metal hip replacements. January 28 2012 (Vignette NIH)
BMJ 2012; 344 344doi: 10.1136/bmj.e1410 How safe are metal-on-metal hip implants?
BMJ 2012; 344 2012;344doi: 10.1136/bmj.e1349 Ongoing problems with metal-on-metal hip implants.
PROTHÈSES de HANCHE: Du lubrifiant industriel dans les articulations -