Issue d'une famille bourgeoise où elle "souffre" de l'attention dont sa soeur cadette jouit à ses dépens, elle en adoptera une attitude boudeuse d'enfant gâtée pour le restant de ses jours.
Vadim a 22 ans et Bardot 16, la famille de Brigitte est aussitôt contre cette alliance et exige que la jeune fille s'exile en Angleterre pour les cinq prochaines années "pour terminer ses études" (mais surtout pour lui donner le temps de changer d'idée). Bardot tente alors de se suicider en se plantant la tête dans le four à gaz. On en vient à un compromis: elle ne quittera pas pour l'Angleterre et en échange, elle ne mariera pas Vadim avant ses 18 ans.
Elle fait une pièce de théâtre aux critiques favorables, tourne avec Sacha Guitry, avant de partir pour Rome afin d'y trouver du travail. En Italie elle se lie d'amitié avec Ursula Andress et décroche un rôle dans un film étatsunien.
En 1955, Roger Vadim et Raoul Lévy bidouillait sur un scénario écrit pour Brigitte mais peu de gens veulent le financer. Après un passage remarqué de Bardot au Festival de Cannes et l'appui du comédien Curd Jürgens, le film qui rendra Bardot giga-populaire, mais surtout désirée par les hommes de toute la terre, est lancé en 1956. Sur le tournage, Bardot et Jean-Louis Trintignant cocufient Vadim sous ses yeux.
Elle tourne sous la direction de Claude Autant-Lara, Vadim, Michel Boisrond et Julien Duvivier. John Wayne dit en 1960 "Je suis prêt à laisser tomber mon chapeau de cow-boy pour tourner avec elle" (Ce qui ne se fera jamais). Vadim et Bardot se séparent. Elle tourne pour Christian-Jacque en 1959. Sur le tournage de ce film elle a une liaison avec le comédien Jacques Cherrier et tombe enceinte de lui. Ils se marient en juin. Brigitte accouche d'un garçon en janvier 1960, une expérience abominable dira-t-elle, allant même jusqu'à souhaiter avoir préféré avoir accouché d'un chien.
Henri-George Clouzot est extrêmement dur avec elle sur le tournage de son film suivant mais en fait une véritable actrice. Bien que torturée par le réalisateur français, elle en garde son plus beau souvenir de cinéma. C'est pourtant une période très intense dans sa vie. Son secrétaire vient de vendre "les secrets du style de vie de la star" aux magazines pour 50 millions de francs et Bardot est forcée de conclure une coûteuse entente avec les magazines afin d'en expurger les sections qui ne lui plaisent pas. Elle a de plus une toute nouvelle maison à St-Tropez, trouvée par sa mère, dans lequel elle vient d'emménager, son mari est malade, elle tourne avec un Clouzot tyrannique et elle a un bébé mal-aimé dans les bras. Dans ce tournis, elle a une liaison amoureuse avec l'acteur Sami Frey.
Elle s'ouvre les veines d'ailleurs en septembre 1960 et se laisse mourir avant qu'on ne la sauve, allongée dans les herbes de campagne.
Elle tourne pour Godard en Italie (un chef d'oeuvre selon moi), fait la connaissance de Gainsbourg, a une idylle avec un brésilien, joue de son image sous la direction d'Edouard Molinaro, joue son propre rôle dans un film d'Henry Koster des États-Unis, et se montre très généreuse en envoyant un substantiel chèque à Joséphine Baker dans le besoin.
En 1967, Malle la fait à nouveau jouer dans sa contribution dans un film à sketch. Elle tourne aux États-Unis mais refuse de faire la Bond girl comme son amie Andress l'avait fait en 62. Diana Rigg prendra le rôle. Elle refuse aussi un film avec Steve McQueen, ce qui fera l'affaire de Faye Duwaway.
Elle tourne sans passion sous la direction de Jean Aurel, Michel Deville. Après avoir pensé que Truffaut voulait d'elle pour son prochain film, elle est "tassée" au profit de Catherine Deneuve. Elle en restera amère et se réjouira secrètement de l'échec du film.
Par la suite, elle se consacre exclusivement à la cause des animaux et de leur bien-être, choisit de vivre en reclus à St-Tropez, minimisant ses contacts en société, ce qui l'isole physiquement et mentalement.
Elle dérape régulièrement dans des interventions publiques excessives et quelques fois racistes qui lui vaudront des amendes en 1996, 1997, 2000, 2004 et 2008.
Elle refuse les millions que Madonna lui propose pour acheter les droits de son autobiographie, Initials B.B.. Cette autobiographie lui vaut deux condamnations, de son ex-mari et de son fils. Elle sera trouvée coupable de violation de la vie privée à l'égard de son ex-mari et d'atteinte à l'intimité intra-utérine pour ses propos haineux sur son enfant à naitre en 1960.
Toutes les causes qu'elle épouse on comme fond de base l'assurance du bon traitement des animaux. Inutile de préciser qu'elle est végétarienne.
Elle-même victime d'une coquetterie dans l'oeil (elle est quasi aveugle de l'oeil gauche), elle aura su capter l'attention des regards du monde entier des années 50 à 73.
Marie-Dominique Lelièvre vient de publier Plein la Vue qui détaille la vie de la star internationale. Le livre est disponible aux éditions Flammarion et est présentement en rayon chez votre libraire.