Faut-il être sordide, glauque et gore pour faire un thriller à succès ?
Mais non allez vous me répondre et pourtant : Le chuchoteur de Donato Carissi, 300 000 ex vendus en France avec comme pitch :
Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche."
Je l'ai lu pour essayer de comprendre ce succès. Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout, révulsé par cette abomination d'enfants torturés et tués.
Les visages de Jesse Kellerman revient lui aussi sur une histoire de meurtres d'enfants dont on retrouve les visages dans des tableaux...Comment peut-on avoir envie de lire cela ? Pour moi c'est un mystère (pas une critique) mais pas pour 500 000 autres lecteurs français.
Jean-Christophe Grangé s'est fait une spécialité des descriptions de scènes de meurtres "écoeurantes" et vend des millions de livres.
Michael Connelly dans Le Poète (considéré comme son chef d'oeuvre) nous raconte une partie de l'histoire du point de vue d'un pédophile meurtrier. Mais quel plaisir peut-on prendre à lire cela ?
Et Maxime Chattam ? Oui c'est à certains moments une boucherie bien sadique mais il me semble que Maxime Chattam mène une quête que je trouve intéressante. A travers chacun de ses ouvrages, il cherche à définir "le mal". C'est presque un travail de polissage donc.
Nicolas Sker.
**********Donnez vos opinions, impressions en commentaires, on les installera sur ce billet, et Nicolas viendra répondre, argumenter, bref débattre quoi ! :))
Et j'annonce la couleur : je serai la preum's à "attaquer"... et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, j'installe de suite mon intervention !
Dup :
Ben oui, je veux être la preum's, car quelque part je me sens un peu visée...
A part Kellerman que je n'ai pas ( encore ) lu, les autres font presque tous partis de mes coups de coeur, chroniqués ou pas.
Le chuchoteur et Le poête, c'est sûr.
Grangé, j'aime moins maintenant, avant, oui beaucoup.
Quant à Chattam, attention, on touche pas à mon chou-chou !
Et vous avez oublié de citer Franck Thilliez ;)
Bon, alors énervée et bavante, je réponds :))
Non, je ne pense pas que ce soit le côté glauque ou gore qui fait le succès d'un thriller. Qui dit thriller, dit meurtres, forcément il en faut bien ! C'est plus le côté scotchant du livre, le côté "inlâchable" comme je dis souvent. Et ce côté scotchant peu aussi bien être apporté par l'intrigue, l'enquête, la quête, que oui, le crime bien gore. Je reconnais que cela ne me dérange pas, sans pour cela courir après. Encore que, c'est cela qui m'a fait acheter tous les Chattam... A sa décharge, on pourra dire qu'il ne "touche" pas aux enfants.
Pour moi, on peut faire un thriller brillant sans ce côté macabre, ce n'est pas une obligation.