Olivia, on a trouvé le chat ! » Il est 1h du matin, dans la nuit de mardi à mercredi. Dans mon salon, deux journalistes ont pris possession du clic-clac et n’ont visiblement par l’intention de le partager avec une boule de poils animale. Arrivés à Longwy en début de soirée, Alexis Monchovet et Raphaël Krafft ont bien cru que l’hospitalité longovicienne se résumerait pour eux à un coin d’herbe où planter leur tente. C’est que les deux journalistes réalisent un tour de France à vélo pour faire parler les Français des élections du 22 avril et 6 mai. La campagne à vélo, leur documentaire consultable sur le web, se construit au gré des rencontres et des offres de gîte et de couvert. Débarquant de Pétange, après Garges-lès-Gonesse, Saint-Dizier, Bure Bitche et Florange, les cycloreporters ont l’art de formuler leur requête sur Facebook : « Journalistes sympas, signe particulier : à vélo. Passion : poser des questions politiques mais pas que. Rech. : un lit, une grange, un bout de canapé pour ce soir près de Longwy (Meurthe-et-Moselle). Bonne bouffe acceptée. »
Du Front de gauche à chez moi
La technologie au service de l’humain
En tout, ils vont parcourir 3 500 km. Débuté le 6 février, leur tour s’arrêtera le 6 mai. « Soit 90 jours, 50 kg de bagages, 5 caméras, 2 journalistes. » Le duo s’est connu en Libye, en couvrant les conflits. Journalistes chevronnés et reconnus, ils sont complémentaires, tant en compétences qu’en caractère. Avec un petit air d’Aglaé et Sidonie dans leur discussion. Et la même tendresse lorsqu’ils évoquent les personnes rencontrées au cours de leur pérégrination. Un portable sonne : les hôtes de leur dernière étape, au Luxembourg, veulent savoir s’ils ont trouvé un point de chute à Longwy.
« La République n’est pas aimable : leurs problèmes à eux (aux gens, NDRL), c’est hors champs » ; « Je me demande ce que vous allez rencontrer… La campagne ça nous passe par dessus la tête, comme les supersonics », confessent les religieuses de Garges-lès-Gonesse, quand Jacky de Saint-Dizier lâche, écœuré : « Jusqu’à maintenant, y’a pas beaucoup de présidents qui ont tenu leurs promesses. Les ministres et tout ça… » Même Marcel, le paysan « écolo » de Bure, y va de son constat sur Eva Joly : « Ben, j’la connais pas ! » L’ambiance est plus grave au camp militaire de Bitche, où des soldats s’apprêtent à partir en Afghanistan : « On meurt encore pour la France. » Mais l’humour n’est jamais loin, comme lors de la rencontre, à Florange, avec François Hollande. « La permanence sera ouverte. Début avril, oui, je serai là », finit par lâcher le candidat à Alexis qui signalait leur prochain passage à Tulle.
Page : facebook.col/lacampagneavelo
Républicain Lorrain du Jeudi 1er Mars 2012 – O. F.
Share