Théories, lois, règles, garde-fous, croyances ou interdits, autant de “gros mots” pour désigner le matériau que, dans le fond, coachs et clients nous modelons au quotidien…
«L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à un autre, d’un espace à un autre, sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ce laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le ré-inventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie.»
Extrait de « Espèces d’espaces » de Georges Perec
“Prière d’insérer”