Décidément ceux qui veulent nier le droit à l’existence d’Israël n’en manquent pas une. Ils sont tellement prévisibles et tellement hallucinés que cela en devient fatiguant. Mais tel Sisyphe qui se bat contre l’absurde, je fais la même chose pour monter une fois de plus au créneau.
L’objet de mon courroux : ces associations pro-palestiniennes qui ont décidé début mars de boycotter la foire au livre de Turin car les auteurs israéliens y étaient mis à l’honneur et ces mêmes associations à la mode française qui ont décidé de protester contre la mise à l’honneur de la littérature israélienne au salon du livre de Paris qui ouvre jeudi prochain.
Leurs arguments – comme les a formulé le fanatique Tariq Ramadan (proche des Frères Musulmans) dans le Monde du 28 février – sont les suivants. « Inviter Israël c’est rappeler les 60 années de colonisation », écrit Ramadan. 60 ans…c’est-à-dire qu’Israel est un état colonial depuis le jour de sa création. C’est exactement ce que dit Ahmadinejad, le président iranien. Bizarre. Dire qu’Israël est un état colonisateur depuis 1948…c’est tout simplement nier son existence et surtout méconnaître l’histoire puisque David Ben Gourion déclarait le jour de la proclamation de l’indépendance de l’Etat Hébreu : « Nous tendons la main, en signe de paix et de bon voisinage, à tous les pays voisins et à leurs peuples ». Il ajoute plus loin que ceux-ci jouiront des mêmes droits que les Israéliens.
Pire, s’insurger contre la venue des écrivains israéliens sous prétexte de protester contre la politique de l’Etat hébreu c’est tout simplement commettre une erreur digne des grands fanatiques qui s’en sont toujours pris aux livres et aux hommes de lettre. En effet, ces écrivains, comme Amos Oz par exemple, sont les plus actifs pour la création d’un Etat Palestinien. Amos Oz a même personnellement participé au Pacte de Genève. Mieux, ils sont souvent des contempteurs féroces de la politique du gouvernement israélien.
Le plus gênant dans cette histoire c’est bel et bien le fait de nier le livre et la langue d’un pays qui ne peut en aucun cas être apparenté à la politique d’un Etat. Nier la langue, le libre-arbitre et l’identité de ces écrivains israéliens, c’est pire Messieurs Ramadan et consorts, que de nier l’existence d’un Etat. Cela s’apparente à un autodafé intellectuel !