Je quitte la Suisse argentine et les fabuleux lacs de Bariloche pour me diriger en Bretagne chilienne. Question. Suis-je bien encore sur le continent sud-américain ? Réponse. Oui.
Mais non. Ne vous imaginez pas de bonnes crêpes, de bon cidre comme chez nous sur Chiloé. Soyons bien clairs.
Me voilà donc en route, direction Puerto Montt pour traverser une nouvelle fois la frontière (mon passeport va donc se reprendre un bon coup de tampon). Nouvel arrêt à la frontière chilienne. Nouvelle longue fouille des sacs et du bus. Il pleut. Les « carabineros » chiliens avec leurs longs imperméables et leurs képis relevés ont un semblant d’air de gardes allemands du début du XXème. L’Histoire n’est peut être pas encore si loin ici …
Puerto Montt vous connaissez déjà. C’était notre ville étape, début janvier, avant de descendre à Coyhaique. L’île Chiloé se trouve à 30min en bateau du Chili. Un pont pourrait facilement la relier. Mais le bateau c’est plus drôle. 4h de route sépare Puerto Montt et Castro, la première étape de ce périple.
Après avoir pris le bus à Puerto Montt, être monté sur une barge pour traverser le bout de mer du Chili, avoir aperçu quelques phoques pendant le transfert et être resté debout dans le même bus durant les 2 dernières heures du trajet, j’arrive à ma première étape. Castro.
Il est déjà tard. Pas loin de 21h. Beaucoup de monde dans la ville. C’est normal. Nous sommes en pleines vacances chiliennes. A vrai dire, Chiloé est une belle destination touristique pour les chiliens, moins pour les étrangers. Castro est une petite ville de 15 000 âmes. Un passage quasi-obligé pour toute personne qui vient à Chiloé. D’où le résultat suivant : tous les hôtels et « hospedaje » complets. Tous ont mis une affichette devant leur porte : « no habitacion libre para esta noche » (comprenez « pas de chambre libre pour cette nuit »). Effectivement, je croise plusieurs personnes dans le même cas que moi me disant qu’ils ont fait le tour de la ville sans rien trouver. Après quelques tentatives vaines, il est bientôt 22h, pas la peine de chercher plus longtemps. Passons au plan B : la recherche de canapé. Et là, la chance fut de mon côté. Première « hospedaje ». Première demande de canapé. Hésitation de la part du propriétaire. Il va voir sa femme. M’amène au sous-sol de son « hospedaje » et m’ouvre une pièce avec, … suspense… , un matelas, un vieux matelas et une vieille couverture. Et me propose donc de dormir là. Une magnifique pièce qui sent légèrement le renfermé, de beaux lambris du sol au plafond et un vieux matelas à ressors. Et tout ça pour une bouchée de pain. Eau chaude et électricité s’il vous plaît ! Pas de Wi-Fi, il ne faut pas exagéré non plus. J’y restâmes 2 nuits.
Et Castro la ville ? Magnifique petite église. Chiloé est connue et reconnue pour toutes ses petites églises colorées. Et ses maisons, aux formes un peu bizarre, mais surtout ses maisons de pêcheurs sur pilotis. Très mignon. Chiloé, c’est aussi ses pêcheurs et ses ports. Et ses délicieux fruits de mer. Allez sur le port de Castro. Les pêcheurs vous y ouvrent directement les moules, coquillages et oursins pour vous vendre, à prix défiants toute concurrence, de délicieux « ceviche » (fruits de mer crus marinés). Si vous êtes bons, jouez la carte du touriste curieux et intéressé pour goûter gratuitement tous ces mets fraîchement ouverts.
Castro est aussi la seule ville du monde où j’ai vu des fruits de mer dessinés en graphiti sur les murs… pour dire si c’est pas typique ici.
Ma deuxième étape fut Quellon. La ville la plus au sud de Chiloé. Le bout de la route 5, la célèbre Panamérica (qui pour info commence en Alaska). Ce point est en fait le seul attrait de la ville. Avec son port et ses bateaux. Si on aime les bateaux de pêche. Et toujours les fruits de mer.
Finalement, je retourne à Puerto Montt. Chiloé c’est bien, mais calme. Beaucoup trop calme … J’y rejoins Marine et Macarena (hé!) de passage dans la ville. Nous y croiserons également des colliers de moules séchées. A mettre directement dans vos ragoûts apparemment.
Bon appétit ?