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Pensées secrètes (la pièce de David Lodge)

Publié le 29 février 2012 par Ceciledequoide9
Pensées secrètes (la pièce de David Lodge)Bonjour à celles et ceux qui disent tout haut ce qu'ils/elles pensent tout bas
Bonjour à celles et ceux qui préfèrent garder tout ça secret
Bonjour et merci à Maëlis
Bonjour aux zotres


Je remercie très sincèrement Maëlis et le théâtre Montparnasse pour l'excellente soirée que j'ai une fois de plus passée dans ce théâtre où j'avais déjà admiré Geneviève Casile magistrale et seule en scène dans l'Allée du Roi et Barbara Schulz prêtant ses traits à Sabina Spielrein, patiente et maîtresse de Jung dans la pièce Parole et Guérison.
J'étais plus sceptique à l'idée de voir Pensées secrètes, pièce de David Lodge adaptée d'un de ses romans et, heureusement, j'avais tort.
Le sujet
Selon moi : Il enregistre ses pensées secrètes sur un dictaphone, elle note les siennes dans un journal intime. Etaient-ils faits pour les échanger et plus si affinités ?


Le pitch du théâtre : Dans le cadre « so british » de l’université de Cheltenham, Ralph Messenger (Samuel Labarthe), spécialiste de l'Intelligence Artificielle et des sciences cognitives, et Helen Reed (Isabelle Carré), romancière fragilisée par son récent veuvage, s’engagent dans le jeu complexe de la séduction.
Mon avis
J'ai déjà eu le plaisir d'applaudir Isabelle Carré sur scène en 2000 lors de l'émouvante dernière de la pièce Résonances où elle jouait en compagnie de Serge Hazanavicius, Irène Jacob, Jérôme Kircher et Thierry Bosc. L'idée de la revoir sur scène a été l'argument unique et décisif pour aller voir Pensées secrètes. Je ne savais même pas qui lui donnait la réplique (pardon Samuel Labarthe) et je n'aime pas les romans de David Lodge. Si je devais résumer en un seul mot mon opinion sur ceux que j'ai lus à ce jour (4) : ce serait "distrayant", "sympathique", "insupportable", "détestable". C'est dire.
Avant le lever de rideau, l'amie qui m'accompagnait m'a fait remarquer que nous n'avions jamais les mêmes goûts sur le plan culturel et que si nous aimions toutes les deux cette pièce, cela tiendrait du miracle et que, vraiment, tout le monde était susceptible d'aimer. Eh bien le miracle a doublement eu lieu : j'ai aimé du Lodge et ma voisine et amie aussi. En outre, nous avions quasiment avec la même analyse à la sortie. Je vais tenter de vous la livrer...
J'ai eu un peu de mal à entrer dans la pièce au départ, sans doute à cause de mes a priori défavorables envers l'auteur (voir ci-dessus) mais aussi, et surtout, en raison de la silhouette juvénile et du look passe partout d'Isabelle Carré qui ne permettent pas de l'envisager d'emblée comme parfaitement crédible dans le rôle. Samuel Labarthe est en revanche plus vrai que nature et c'est finalement la qualité des échanges entre les deux acteurs et leur complicité sur scène qui permet de croire au personnage féminin.
Cet obstacle franchi, il convient de reconnaître que le texte est intéressant, souvent drôle et parfois brillant, que les situations sont justes et que le principe d'identification fonctionne parfaitement dans certaines attitudes ou scènes.
J'ai été agréablement surprise par les tirades laïques et rationnelles du personnage de Ralph finalement plus profond et complexe que le personnage d'Helen, par ce mélange de fragilité sincère et de mufflerie casanovesque non dénuée d'une certaine forme de candeur voire de tendresse. Il est insupportablement touchant, terriblement masculin, terriblement humain.
Cette humanité transpire d'ailleurs du début à la fin de la pièce et au delà des joutes verbales et des échanges d'idées parfois un brin convenus sans jamais tomber dans la platitude, c'est bien d'un homme et d'une femme dont il est question, de leurs désirs, de leurs doutes, de leurs peurs, de leurs fêlures. C'est ce qui rend ce duo attachant au delà de la performance des acteurs et qui fait de ce spectacle un moment de partage non dénué d'émotion vorie d'une certaine sensualité toute en finesse et en suggestion.
Un autre point fort de la pièce réside dans une mise en scène inventive sans être envahissante. Elle sert vraiment le texte et l'action sans jamais voler la vedette aux mots de l'auteurs et aux attitudes des acteurs.
Pensées secrètes (la pièce de David Lodge)Infos pratiques
Théâtre du Montparnasse
(rue de la Gaité) à 20h30. Tous les renseignements sur les jours de relâche, les matinées, etc. sur le
site internet du théâtre.
Conclusion
Une très bonne pièce, de grands acteurs, un excellent moment de théâtre.

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