Le fameux studio de Deep Silver a souvent diffusé des images de son jeu Catherine. Plutôt proche de l’indécence, les images tapent à l’œil immédiatement, surtout aux hommes. Avec un caractère presque érotique et un univers issu d’une combinaison de rose et de brebis, Catherine nous réserve sans doute des mystères. Déchiffrons de suite le jeu !
Bon Dieu, sois un homme Vincent !
Pour commencer, une dame à la coiffure d’Afroman vous présente l’émission de la soirée nommée Golden Playhouse. Tout en vous considérant comme le spectateur, elle vous plonge malgré tout dans la vie d’un pauvre type (semble-t-il) nommé Vincent. Ce dernier, étant le personnage principal du film est indécis suite à la demande d’engagement de sa compagne Katherine. Bouleversé et intimidé dans l’idée de se marier, Vincent tombe par hasard sur Catherine, une jolie blonde aux mensurations de mannequin. Après une nuit quelque peu mouvementée, Vincent se rappelle avoir fait un cauchemar éprouvant, dans une tour très sombre …
Le joueur se retrouve dans un univers où la qualité visuelle est proche du cartoon et du style manga, mixée avec une pointe de couleur rose. Étoffé par une ambiance sonore bien adaptée, que ce soit au niveau du thème général ou des différentes situations scénaristiques (que nous verrons par la suite), l’univers implique complètement le joueur dans le jeu. En plus de l’intrigue très captivante, « modulable » par le joueur et une attente de la chute très élevée, le thème principal du jeu n’est pas totalement imagé par la jaquette du jeu. En effet, cette dernière apporte vraiment l’impression qu’il s’agit d’un jeu tourné sur le sujet du sexe, ce qui n’est en réalité pas vraiment le cas. Le thème du jeu se résume plutôt par : les cauchemars, l’infidélité, la trahison, l’Eglise (les confessions, …) et la brebis (sa symbolique), ce qui est assez opposé (excepté l’infidélité). Cela appuie davantage la trame scénaristique qui met en scène l’adultère du personnage de Vincent et les cauchemars provoqués par cela. Catherine possède ainsi un sujet précis et « préoccupant » étant donné qu’il s’agit d’une histoire de tromperie dans la vie quotidienne.
Les toilettes ne sont pas faites que pour faire ses besoins ...
Alternant entre scènes de vidéo et scènes de jeu de réflexion, Catherine ne propose presque pas de lieux à explorer, sans doute pour éviter de détailler sur des points inutiles pour la trame scénaristique. De même sur le fait que le joueur ne connaît pas grand-chose sur la vie des personnages (ni leur milieu professionnel, ni leur passé, …) : il s’attachera tout de même très rapidement à ces derniers, étant donné qu’ils exposent des traits de caractère typiques (un personnage froid, un qui est un peu gamin, l’autre qui est déprimé, …) qui reflètent bien ceux de la vie réelle. Ainsi, le joueur « vivra » tout de même la vie des protagonistes, surtout celle de Vincent.
Lors des scènes dans le bar « Stray Sheep », le joueur contrôlera Vincent : il peut lui ordonner de s’asseoir à une table, interagir avec d’autres personnages, jouer à « Raiponce » (une version chibi des scènes d’escalades) ou encore consulter son téléphone pour sauvegarder ou envoyer des SMS. Dans tous les cas, le joueur choisira les sentiments et les pensées de Vincent qui auront un impact sur le déroulement de l’histoire selon une jauge de « bien/mal » à première vue (en réalité, il s’agit d’autre chose, mais je ne vais pas spoiler). Tout cela est représenté par un système innovant de choix de répliques et de combinaisons de ces dernières, ce qui permet d’obtenir des tournures scénaristiques assez uniques (le jeu propose 8 fins). En dehors des SMS, les choix effectués pendant les cauchemars auront également un impact sur la tournure des évènements ! Sous forme de sondage pour les joueurs de Catherine, les réponses sont comparées puis diffusées online après chaque étage passé dans la tour du cauchemar. Les questions sont assez nombreuses afin d’éviter de toujours tomber sur les mêmes, sachant que le jeu incite le joueur à rejouer étant donné le nombre de fins possibles. Pour clore le sujet, les répliques de Vincent dans les cinématiques dépendent également de la tendance de la jauge « bien/mal » : s’il est plutôt « mauvais », il n’assumera pas son infidélité face à Katherine par exemple.
Après avoir grimpé aux rideaux, c'est au tour de la tour !
Outre son scénario particulier et aux fins issues de combinaisons multiples, le jeu propose un gameplay plutôt original. Sous forme de séquences d’escalade (coupées en plusieurs niveaux), le gameplay reprend des mécaniques simples (« tirer », « pousser » et déplacement sur 4 axes). D’autre part, basé sur le principe du Die & Retry, des checkpoints et points de sauvegarde sont mis à disposition lors de ces séquences afin d’éviter toute possibilité de frustration. En effet, le joueur grimpera de très hautes tours formées de blocs (déplaçables) jusqu’à atteindre la cloche (déterminant le point d’arrivée) et mourir à quelques pas de la fin serait quelque peu rageant. De plus, différents types de pièges viendront gêner la progression du joueur. Avec ces mécaniques, le jeu pourrait sembler « trop simple », les développeurs ont alors limité le nombre de « retry » (ces derniers peuvent tout de même être gagnés) et ils ont également appliqué une mécanique de chute de blocs entrants ou sortant de la zone de jeu (par le haut ou chute des blocs de la tour). Avec un système de scoring calculé selon la quantité de pièces ramassées, le joueur pourra prétendre aux trophées (selon le nombre de pièces obtenues dans tout le niveau). Enfin, au niveau de la caméra , elle reste automatique et déplaçable jusqu’à environ 90° avec pour référentiel l’avatar, afin de limiter le champ de vision du joueur et de piéger ce dernier plus facilement. De plus, la caméra se positionne de manière à oppresser le joueur lorsqu’il se retrouve en difficulté. Le jeu affiche un aspect addictif étant donné qu’il possède quelques caractéristiques du bon vieux Tetris (high-score, blocs, flux de blocs sortants ou entrant, …).
Sympa ton caleçon !
Dans l’ensemble, le jeu est globalement construit sous la forme de séquences vidéo/cinématique (scénario) puis séquences de jeu (escalade) puis un retour aux vidéos et ainsi de suite. Cette construction captive davantage le joueur tout en soulignant le côté spectateur : cela donne ainsi l’envie au joueur d’attaquer rapidement les scènes d’escalade pour connaître la suite des évènements. Pour appuyer sur l’importance du scénario, des citations de personnes ayant marqué l’Histoire s’affichent lors des chargements. Ces citations concernent évidemment le thème global du jeu. Pour compléter le jeu, d’autres modes de jeu sont également présents en dehors du mode Histoire : Babel, un mode survival basé sur le High-score, où il y a 4 niveaux, avec la possibilité de jouer en co-op et le Colosseum qui est un mode VS sur une même console.
Catherine présente dans un premier temps une ambiance bien propre à son univers. Avec des personnages attachants et très expressifs (autant au niveau du doublage que des réactions et expressions), le jeu permet au joueur de se refléter à travers ces derniers et donc de donner un léger effet de simulation (comparaison avec la vie réelle, quotidien représenté) tout en exploitant le domaine de l’humour et de la compassion. En plus de cela, la permutation entre scènes de jeux et scènes cinématiques et les différents « chemins » scénaristiques empruntables rendent l’ennui impossible. Ajoutez à cela une esthétique générale du jeu propre (très belles vidéos, beaux décors) et une superbe ambiance, Catherine se base sur les choix moraux et un thème d’actualité, présentant ainsi des caractéristiques assez uniques.
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