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Mort aux grouillots ! Vive le grouillot !

Publié le 29 février 2012 par Modandwa @modandwa

Rassurez-vous, je ne suis pas d’humeur vindicative et je n’ai pas l’intention d’assassiner dans la minute un des nos malheureux infographistes !

Derrière ce titre aguicheur, j’aimerais en réalité attirer votre attention sur un élément spécifique de l’architecture, presque inhérent aux illustrations perspectivistes : le grouillot. Qu’est-ce donc que cet oiseau là ?

Etymologiquement, le grouillot désigne un « apprenti qui effectue les basses besognes ». Eurêka la réponse est toute trouvée… ce serait donc un stagiaire odieusement surexploité par son cabinet d’architecte ?

Au risque de vous déplaire, que nenni !

Le grouillot serait plutôt un dommage collatéral de la perspective architecturale.

L’architecte, lorsqu’il promeut son projet, réalise des projections des espaces qu’il a imaginé. Pour l’illustrateur perspectiviste (en gros…nous), il s’agit donc d’intégrer des personnages neutre (des grouillots) qui donnent vie à la scène (ils marchent, discutent, font des courses…) mais surtout permettent de mesurer l’espace à l’échelle humaine.

Dans les perspectives 3D cependant, les grouillots tranchent très souvent avec leur environnement. Le calcul de personnages en 3D directement intégrés dans la scène est en effet long et fastidieux. Aussi, nos grouillots sont des personnes prises en photos et détourées sur Photoshop. Cette technique nuit au réalisme des 3D : à quoi bon s’attarder sur les matières ou les lumières de la scène 3D, pour rajouter un personnage sur Photoshop, personnage qui n’aura pas la même prise de lumière et n’interagira pas sur l’environnement 3D. En somme, bouhhhhh… c’est moche !

Il existe néanmoins certaines façons de remédier à cela. La silhouette est déjà un peu moins moins ostensible dans la scène et contraste (un peu moins) avec la 3D. On note cependant que celle-ci n’influe toujours pas sur son environnement. Une autre solution est apparue depuis quelques temps avec les RPC pour Rich Photorealistic Content. Chez Archvision, ces RPC sont des personnages ou des objets réels photographiés sous plusieurs angles et sont calculés dans la 3D selon la méthode de rendu à base d’images. Ce sont toujours des personnages en 2D mais ils se détachent moins de la scène 3D que leurs congénères. Par quel miracle? On peut les mettre sous l’angle que l’on souhaite (comme une 3D), et pour certains, on peut même les animer (les faire marcher par exemple), tout ceci directement dans la 3D. Ces personnages prennent la même lumière que l’environnement dans lequel ils sont, mais ils modifient également la lumière et projettent leurs ombres. On a gardé le meilleur pour la fin, ces RPC n’augmentent pas significativement le temps de rendu… bref on est fan… Tempérons tout de même un peu cet enthousiasme débordant ; on doit tout de même avouer qu’égoïstement, en tant qu’illustrateurs perspectivistes, on préfère encore lorsqu’il n’y a pas de grouillot.

Mort aux grouillots ! Vive le grouillot !

C'est tout de même plus joli sans grouillot

Pour la petite anecdote, ces grouillots sont normalement des personnages neutres, à la figure commune, des individus désincarnés. Pour s’amuser, après une grosse journée de travail, on peut cependant incruster des personnages bien différents… type, le monsieur tout nu de la Redoute !


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