Gestion des déchets, la France peut mieux faire

Publié le 29 février 2012 par Sequovia

La gestion des déchets produits par les ménages et l’industrie est un sujet essentiel dans le cadre d’une politique de développement durable. La France peut d’ailleurs bien mieux faire dans le domaine, à l’image des dernières manifestations et appels à l’aide des riverains, associations et départements.


  • Quels sont les déchets ?

On peut distinguer deux grands groupes de déchets, les déchets ménagers et les déchets industriels.

D’après l’ADEME, les déchets ménagers sont tous ceux issus des ménages, y compris les déchets  occasionnels, c’est-à-dire les encombrants, les déchets verts et de bricolage. Les déchets ménagers font partie des déchets municipaux, qui englobent également les résidus issus des collectivités (boues issues des stations d’épuration, déchets verts), des établissements publics, et des petites entreprises.

Les déchets industriels sont tous les déchets issus de l’industrie, mais aussi du commerce ou du transport. Ces déchets peuvent être séparés en deux grands groupes, les déchets industriels banals (DIB) et les déchets industriels spéciaux (DIS). Les DIB regroupe les déchets non dangereux tels que le papier, le carton, le verre, le plastique, le bois, certains métaux, etc. D’un autre côté, les déchets toxiques et potentiellement polluants avec des conséquences graves sur l’Homme et sur l’environnement font partie des DIS.

On retrouve au sein de ces deux ensembles de déchets des sous-groupes tels que les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les déchets biodégradables, les déchets médicaux, les déchets radioactifs, etc.

  • Les résultats en chiffres

D’après Eurostat regroupant l’information statistique au sein de l’UE, les déchets municipaux en France représentent 543 kg par habitant par an (en 2008), légèrement au dessus de la moyenne européenne (524 kg/habitant). Plus du tiers (36%) des déchets municipaux français sont mis en décharge et 32% sont incinérés. Ces résultats ne sont pas bons comparés à d’autres pays européens. De plus, seuls 18% sont recyclés et 15% compostés.

Le Danemark (802kg/habitant), Chypre (770), l’Irlande (733), et le Luxembourg (701) sont les pays générant le plus de déchets municipaux, tandis que les habitants de la République Tchèque, de la Pologne, de la Slovaquie et de la Lettonie produisent moins de 350 kg de déchets annuels. L’Allemagne est le pays qui recycle le plus ses déchets municipaux (48%), suivie par la Belgique et la Suède (35%), les Pays-Bas et l’Irlande (32%).

L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède, le Danemark et la Belgique enfouissent moins de 5% de leurs déchets municipaux. En revanche, la Roumanie, la Bulgarie, Malte et la Lituanie mettent en décharge plus de 96% de leurs déchets municipaux. Enfin, en moyenne seulement 23% des déchets municipaux sont recyclés en Europe, ce qui laisse une grande marge de progression dans de nombreux pays de la zone économique.

Le ministère de l’Ecologie confirme ces chiffres et parle de 30 millions de tonnes de déchets ménagers en 2008, pour 345 millions de tonnes produites par les activités économiques. La construction représente 80% des déchets économiques.

  • Les graves conséquences de l’accumulation des déchets

L’accumulation des déchets sur plusieurs décharges entraîne la colère des riverains et la révolte des associations. Ainsi, « plusieurs membres du Collectif Déchets Girondin (CDG) qui regroupe plusieurs dizaines d’associations girondines manifesteront en fin de matinée aujourd’hui devant le centre de transit de déchets de Veolia, à Pompignac », annonçait hier matin le journal Sud Ouest. En effet, le centre de déchets ménagers de Lapouyade, qui enfouit tous les résidus, va être étendu suite à la décision prise par le préfet.

Par ailleurs la Seine-et-Marne, qui reçoit la moitié des déchets enfouis d’Île-de-France, appelle à un soutien financier des départements voisins signalait Le Parisien lundi. En effet le département ne reçoit pour l’instant aucune compensation. L’argent servirait notamment à réaliser des études environnementales. Dans les décharges, la pollution est également visuelle, puisque du haut de la butte de déchets d’Egrenay, on peut désormais apercevoir Montmartre.

Enfin, le nouveau projet de construction d’un site d’enfouissement dans la forêt de Brocéliande en Bretagne a entraîné la mobilisation des habitants et de l’association de Sauvegarde de Brocéliande vendredi dernier. Ce site doit gérer les déchets de 65 communes. Des conseillers régionaux Europe Ecologie Les Verts (EELV) mettent en avant « l’urgence à définir à l’échelle régionale une politique cohérente de gestion des déchets, respectueuse de l’équilibre des territoires », cite le média Bretagne Durable.

  • Avis Sequovia

Les différents problèmes qui surviennent continuellement en raison de l’accumulation des déchets dans les décharges démontrent l’importance de la valorisation des déchets. Pourtant, la France n’est pas leader en matière de recyclage et de compostage. De plus, l’évolution de la consommation des français mais aussi de la population mondiale met en lumière l’enjeu que représente la quantité limitée des ressources utilisées par l’être humain.

Afin de contribuer à la protection des ressources et de limiter la pollution liée aux déchets, il est essentiel de mettre en place une politique de gestion des déchets, au niveau régional pour permettre la concertation de toutes les parties prenantes. Il n’est plus possible d’enfouir des milliers de tonnes de déchets sous terre sans penser aux conséquences sur la santé des riverains, et sur l’environnement. Les entreprises doivent également être acteurs du changement. Sequovia fait ainsi la promotion de la gestion des déchets dans les entreprises et vient de signer un partenariat avec Kerlog, éditeur de logiciels adressés aux professionnels pour la gestion de déchets.