Cette élection présidentielle est une vraie guerre de mouvement, avec des escarmouches que l'un ou l'autre gagne. Hier, Nicolas Sarkozy était à la peine. Tout avait mal commencé la veille par une grossière erreur sur les effectifs des lycéens et des enseignants : il a gonflé exagérément sur RTL la diminution des effectifs élèves (- 400 000 alors qu'il n'y en a que 149 000 de moins) et parlé d'une augmentation du nombre d'enseignant (+ 45 000) alors que celui-ci a diminué d'un peu plus de 32 000. Mauvais présage à la veille d'une journée qui devait se conclure par un grand meeting sur l'école. Il n'avait manifestement pas eu le temps de relire ses fiches et de travailler le dossier.
Puis cela a continué dans la soirée avec la prestation réussie de François Hollande sur TF1 où on l'a vu notamment expliquer à une buraliste qu'il avait rencontré le Président de la sa chambre professionnelle et où on l'a surtout entendu annoncer une nouvelle disposition fiscale qui renvoie la droite à la défense des plus riches et occupe les éditorialistes tout le mardi et tout le mercredi. On disait de Hollande qu'il avait appris à esquiver les coups, il sait également les porter là où cela fait mal, non pas en attaquant mais en forçant l'adversaire à se caricaturer.
Le lendemain, cafouillage sur la situation de la journaliste du Figaro que Nicolas Sarkozy annonce au Liban avant que le journal qui l'emploie ne démente. Puis, il y a le Conseil Constitutionnel qui revient sur la loi sur le génocide arménien et met sans doute un terme aux lois mémorielles.
Reste pour conclure cette journée calamiteuse, cette proposition de mieux payer les enseignants en échange de plus d'heures. Idée que Nicolas Sarkozy emprunte à Ségolène Royal qui parlait, s'en souvient-on?, en 2007 des 35 heures pour les enseignants. Idée qui peut séduire les parents mais hérisse les enseignants. Idée, de plus, impraticable : les établissements scolaires n'ont tout simplement pas les locaux nécessaires pour accueillir les enseignants en dehors des heures de classe. Sauf à en faire des pions chargés de patrouiller dans les couloirs pendant les heures de cours, on ne voit tout simplement pas où les proviseurs les installeraient.
Pendant ce temps là, François Hollande se promenait au salon de l'agriculture. S'il n'y a probablement grapillé aucune voix, il a montré qu'il savait être simple et sympathique.