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Photek ‘ Solaris

Publié le 29 février 2012 par Heepro Music @heepro

Photek ‘ SolarisJe comprends l’incompréhension, pour ne pas dire l’incrédulité de ceux qui avaient découvert Photek avec ses premières œuvres drum’n’bass, notamment sur son premier album Modus Operandi, lequel est l’un des piliers évidents du mouvement, l’un de ses chef-d’œuvres incontestés.
Mais pour sa seconde longue production, trois ans plus tard, l’Anglais déroute totalement. Ok, le changement de millénaire est là, apportant son lot de remises en question essentielles. Mais sortir de la D’n’B pour débouler dans un univers plus techno, house, voire downtempo et avec l’introduction de chanteurs, ce fut trop fort pour beaucoup. Ainsi, si son premier album est un monument consacré, Solaris en est son pendant : un exemple même d’échec total.
Pas pour moi. Car, une fois remis de la claque reçue (celle qui nous remue de Modus Operandi, ou celle qui nous flagelle lors de la découverte de Solaris), la musique de Rupert Parkes commence à nous parler. Il semble alors évident que le but visé ici est de ne pas refaire un deuxième album similaire, comme s’il avait déjà tout donné auparavant.
Le noir marbré de la pochette de Modus Operandi laisse place au bleu paradisiaque de Solaris. Mais un bleu presque effrayant. En effet, Photek a de toute évidence tout changer, sauf sa façon de faire résonner sa musique. Elle demeure glacée, glaçante. Rien à l’horizon, ni dans le ciel, ni dans la mer : que va-t-il nous arriver ?
“Terminus” puis “Junk” ouvre gentiment Solaris : gentiment, car ses deux titres n’ont rien d’exceptionnels, ils sont tout juste bons. C’est ensuite seulement que le nouveau Photek semble lancer son manifeste : « Glamourama » est parfait, très club, et la chanteuse apporte une chaleur évidente à la musique rude de Photek. Il enchaîne le titre à « Mine to give », qui devint un tube grâce à la voix du célèbre Robert Owens (atteignant même la première place des titres les plus joués en clubs aux Etats-Unis pendant l’année 2000). Owens qui chante à nouveau sur « Can’t come down ».
Ce voyage désolé se poursuit avec les biens nommés « Infinity » et « Solaris » ; ce dernier est, pour moi, la pièce maîtresse de l’album, et justifie le caractère hypnotisant de Photek sur son second album.
La suite de l’album ne peut que relâcher la pression, laquelle s’évanouie avec « Lost blue heaven » et la voix de Simone Simone, alors que, juste avant, « Halogen » semble carrément envoûté. « Under the palms » conclut une nuit étrange, sur une ambiance plutôt glauque, nous laissant comme soulagés de sortir indemnes de tout ça.
Solaris est au final un bon disque, regorgeant de quelques morceaux de fulgurance évidente, bien que rares, certes. Donc, selon moi, Photek a réussi son deuxième pari personnel. Celui des compilations Form & Function confirmant qu’il n’a pas encore failli à ce jour. En tout cas, pas encore, car en 2011, il a retrouvé le chemin des studios et sortis quelques EPs qui n’annoncent rien de follement prometteur pour l’instant.

(in heepro.wordpress.com, le 29/02/2012)


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