Déception du mois de février 2012

Par Lecturissime

 

La théorie du panda de Pascal GARNIER

Je dois dire que cette histoire commençait plutôt bien : un homme mystérieux débarque dans une petite ville bretonne dont l'atmosphère pluvieuse et statique est admirablement bien rendue. L'homme se lie avec quelques habitants, et s'installe dans la ville comme dans leur vie.

Bon d'accord, les habitants ne sont pas du genre à chanter à tue-tête comme dans les comédies mais on n'est  pas dans de la chick-lit que diable ! Ah ça non ! Peu à peu les réminiscences de cet étrange Gabriel m'ont mis la puce à l'oreille : l'homme avait dû vivre une expérience traumatisante, c'était certain, mais bon la vie ce n'est pas de la chick lit, nous portons tous nos calvaires non ?

Sauf que quand j'ai commencé à comprendre, mon coeur de jeune mère angoissée a fait un bond et j'ai cru que j'allais avoir un malaise, là, tout de suite, dans mon train à gare du nord. J'ai donc hésité : soit je continuais et dans ce cas je risquais le malaise, l'affolement, les pompiers, la foule en délire car le train allait avoir cinq minutes de retard, le lynchage collectif (il ne faut jamais contrarier un parisien qui rentre chez lui, il faut le savoir...)...soit j'arrêtais là ma lecture.

Bon les pompiers m'ont tentée un temps, je l'avoue, jusqu'à ce que j'imagine la scène quand je devrais me justifier

" - Ce n'est pas ma faute, c'est le panda, là...

- Vous avez vu un panda ?

- Mais non, le panda, là, dans le livre...

- Ah oui... Le panda..."

De toute façon depuis que je sais que les pompiers ont une formation militaire, je suis résolument tournée vers les cow-boys comme Dahlgren (que je sais très bien écrire -et prononcer- contrairement à certaines...)

Bref (comme dit l'autre), j'ai choisi d'être raisonnable et de poser mon livre.

Je ne dis pas, je le garde en réserve pour le jour où je chanterai à tue-tête et que j'aurais besoin dun bon rappel à l'ordre parce que quand même, la vie n'est pas une partie de plaisir et qu'elle est même mortelle (dixit Pascal à la page 30).

Si malgré tout le livre vous tente, je dois dire pour sa défense que l'écriture est poétique et profonde et que Pascal Garnier est un maître du roman noir, c'est indéniable. Il faut juste avoir envie de plonger dans sa noirceur...

"C'est un quai de gare désert où s'enchevêtrent des poutrelles métalliques sur fond d'incertitude..." (p.182)

D'autres avis : Cryssilda, Télérama,