Une fois les détails des dépenses collectés, le logiciel propose les services classiques d'une solution de ce type : catégorisation automatique, ajout d'étiquettes personnalisées, visualisation graphique et statistiques... Jusque-là, Lemon rappellera le projet du français Skerou (anciennement Qeiru). Mais la startup introduit une dimension supplémentaire qui en démultiplie la valeur : le partage des informations avec d'autres utilisateurs.
Il ne s'agit pas ici de diffuser publiquement les achats réalisés. Ainsi, un des deux cas d'usage suggérés consiste à identifier les dépenses professionnelles en leur attribuant une étiquette spécifique, afin de les intégrer automatiquement dans un système de gestion des notes de frais d'entreprise. Le second cas propose à une famille (ou toute autre communauté) de constituer un système de gestion groupé, permettant, par exemple, de suivre toutes les dépenses du ménage. Il est probable que d'autres typologies d'utilisation (et les offres payantes correspondantes) seront ajoutées progressivement.
Par rapport aux outils de PFM classiques, Lemon présente au moins deux avantages : l'absence de connexion aux comptes bancaires, qui facilite l'adoption initiale, et sa capacité unique à prendre en compte tous les achats – payés par carte, par chèque ou en espèces – et dans tous leurs détails (chaque article d'un ticket de caisse est analysé séparément). En revanche, la procédure d'enregistrement des dépenses est évidemment moins aisée...
Là où Blippy proposait un service dont la seule valeur était ludique, Lemon a réussi à imaginer un modèle beaucoup plus limité mais dont l'utilité est indiscutable, au moins pour une certaine catégorie de personnes. Cela suffira-t-il à faire accepter la relative lourdeur de la capture des reçus ? Rien n'est moins sûr. Mais une nouvelle itération, par cette société ou par une autre, finira bien par aboutir à une vraie solution !
Ici, rien de tout cela, car il s'agit d'une option de checkout pour les sites de commerce en ligne, aux côtés des moyens de paiement classiques par carte, par PayPal... Lorsque l'utilisateur choisit le paiement "split(able)", il va régler lui-même une partie du montant de l'achat et inviter ses amis à apporter leur contribution pour le reste. Ce n'est que lorsque la totalité de la somme sera rassemblée que la commande sera validée et que les comptes de chacun des participant seront débités.
La solution n'en est encore qu'à ses débuts (aucun site marchand ne l'implémente à ce jour) et elle semble incomplète : il est notamment surprenant de ne voir que des options de partage par mail et aucune sur les réseaux sociaux (on attendrait au moins de voir les contacts Facebook). Elle présente néanmoins une approche "renouvelée" du problème des dépenses partagées, dont elle réduit les "frictions" en évitant, d'une part, l'angoisse de celui qui devrait avancer les fonds et, d'autre part, la perte de contact du commerçant si une collecte doit être organisée avant toute transaction.
Par rapport aux mastodontes tels que Facebook (et ses 800 millions d'utilisateurs), ces 2 initiatives peuvent paraître bien modestes dans leurs approches "sociales" (pour autant qu'on veuille bien les qualifier ainsi). Mais c'est peut-être justement la réduction du cercle de partage qui en fera accepter l'idée pour des données financières, toujours perçues comme sensibles, au sein d'une communauté identifiée et sans crainte de dérives.