On redescend sur terre. Le tintamarre médiatique que suscite l’extraordinaire performance du film « The artist » aura au moins eu le mérite de faire tomber les masques :quand on ferme notre gueule, les américains nous adorent. Mais la vie continue , et le cinéma s’en repaît. A peine les portes du Chatelet refermées, que j’y recherche vainement les traces de ce film « La brindille » , qui au titre d’une première œuvre pouvait figurer au palmarès. La photo y est particulièrement soignée.
Ou , plus évident encore, la révélation d’un jeune talent, Christa Théret ,qui porte avec brio le film avec la même insouciance que son personnage. A 20 ans, cela ressemble à de la conviction, doublée d’une ténacité à toute épreuve.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Sarah s’apprête à croquer la vie en toute indépendance, quand une grossesse aussi inattendue que déjà bien présente, la dévie de ses ambitions professionnelles. Pourtant rien n’y fera, quand Sarah a une idée en tête, ce n’est pas un bébé dans son ventre qui lui fera changer le cours de sa vie.
Ce point de vue bien arrêté permet alors d’aborder des sujets de société très actuels comme l’insertion professionnel, le déni de grossesse, l’IVG, ou la galère des petits boulots.Des thèmes sérieux que la réalisatrice Emmanuelle Millet , également auteur du scénario, a l’intelligence de filmer à travers le regard de cette jeune femme, au déterminisme à toute épreuve.
C’est son parcours que l’on emprunte, ses doutes qui nous taraudent et bien que contrariée, c’est cette maternité que l’on accompagne et qui l’embellit . Sarah maintenant rayonne dans la contradiction de ses sentiments diffus, d’un instinct maternel qui ne vient pas et d’une vie de femme, déréglée . Résistante et solitaire, elle a fait un choix ! Jusqu’au bout elle va l’assumer.
LES SUPPLEMENTS
- En coulisses ( 4 mn)
Avec les commentaires de la réalisatrice, quelques scènes de tournage
- « Mon ange » de Emmanuelle Millet
Ce premier court métrage est en fait un clip d’information sur les violences conjugales. Il est radical, mais selon moi, le message ne passe pas. Je rejette l’amalgame proposée par la réalisatrice : pendant que la mère se fait injurier , le fœtus se tord dans un environnement sanguinolent.
- « T’as un rôle à jouer »
Ce documentaire de Emmanuelle Millet suit le travail de Mathieu Amalric, au sein d’un atelier cinéma à Clermont Ferrand , avec des enfants du Secours Populaire.Le réalisateur demande pendant cette année d’engager tous les processus nécessaires à la réalisation d’un film. Pour le montage, il prend en exemple le travail de Kiarostami et le résultat fait que l’on assiste à une véritable leçon de cinéma.