Écouter un disque revient parfois à pénétrer l’intimité d’un artiste. C’est le cas avec le second album de Sarabeth Tucek. L’ancienne choriste de Smog a écrit Get Well Soon suite au décès de son père. Ça peut paraître curieux ou voyeuriste mais c’est cela qui ma donné envie de découvrir ses chansons. J’avais envie d’entendre ce qu’elle avait à raconter sur cette douloureuse perte que j’ai moi-même vécu. C’est souvent dans ce genre de situation que l’artiste révèle tout son talent en livrant son vécu, ses sentiments.
Sarabeth nous ouvre son cœur et une page de son histoire. Elle partage avec nous ses souvenirs, les souvenirs d’un père qu’elle devait sûrement admirer ("A view"). Vous ne resterez pas indifférents à chacun de ses clins d’œil car tout est authentique, honnête et sincère ("The Fireman"). Mais malgré l’émotion qui règne tout au long de cet album, Sarabeth est aussi quelqu’un de fort et ça se ressent musicalement. Derrière ses ambiances folk se cachent des mélodies tendues qui pourraient exploser à tout instant comme si les larmes montaient aux yeux mais n’arrivaient pas à couler. On doit cela à une guitare tantôt acoustique, tantôt électrique qui me fait penser au jeu de Neil Young ("Wooden").
Plus qu’une thérapie pour guérir une douleur, plus qu'un exorcisme pour faire fuir les fantômes qui la hantent ("Exit Ghost"), Get Well Soon est un très bel hommage d’une fille à son père. Elle m'a touché à travers des chansons que je me suis appropriées pour mieux les dédier à celui qui me manque terriblement.
Extrait : Wooden