En nous focalisant sur la vie des personnages (excellent choix quand on veut décrire la vie d’autonomes), leurs doutes, leurs peines, leurs amours, l’auteur réussit le tour de force de non seulement nous captiver, mais en plus nous offrir la vision d’un possible anti-autoritaire et libre !
Que ce soit le « nouveau griot » de la ligne RER B, en passant par le geek, la journaliste qui s’encanaille, le dirigeant malgré lui, et bien d’autres, tous les personnages sont riches, et surtout attachants. Mais en prime, les situations sont plausibles, claires et on se prend à rêver plus d’une fois que ce qui est écrit finisse par se réaliser. De plus, soulignons que nous sommes face à des personnes imparfaites, comme nous le sommes tous, ce qui renforce encore le côté réaliste du livre.
La force du livre : c’est un véritable roman manifeste ! Pas militant pour l’être, non, plutôt l’expression d’une envie, d’un autre avenir. Et quand nous le lisons, une phrase nous revient en tête : « Et si on se bougeait pour que ce livre ne devienne pas une uchronie ? ».
Car le roman débute en 2012… Et ouvre bien des perspectives !
A lire tant ce livre met de la chaleur au cœur et de l’espoir en tête !
Présentation du livre sur le site des éditions Le Flibustier :
« « Jusqu’ici tout allait bien pour moi ; j’étais comme vous, ponctuel, discipliné, accommodant ; les désastres de la planète, le sacrifice du tiers-monde, ça m’embêtait bien un peu mais bon, ça a toujours été comme ça. Le monde marche depuis longtemps sur la tête mais tant que ce n’était pas sur la mienne… Les grands dirigeants se goinfrent de plus en plus mais je ne pensais pas qu’un jour ça aurait quelque chose à voir avec moi. Golden parachutes, stock-options, bonus, golden hello… ouais, bon, on a bien fini par s’y faire, on peut blaguer avec ça…
Et puis vlan ! Compression de personnel ! Putain ! la crise m’a surpris en pantoufles en train de regarder la télé ! Me voilà licencié ! Jeté à la porte comme un Kleenex !
D’un seul coup je suis de ceux qui paieront les violons du bal sans jamais avoir été invité à la fête ! Et ça va durer combien de temps cette plaisanterie ? »
Écrit en 2009, ce roman nous projette quelques années plus tard, en 2012. La crise économique continue ses ravages — licenciements massifs, délocalisations, plans d’austérité… — et le peuple n’en finit pas de payer. Mais ils sont quelques-uns, hommes et femmes, à ne plus vouloir jouer à ce jeu de dupes où les bénéfices sont privés et les pertes publiques. Rejetant toutes les institutions, ils construiront alors leur propre système avec ses entreprises, ses centres de soins, ses universités populaires, etc., tout un univers autogéré fondé sur la gratuité des échanges et l’autonomie de chacun.
Et la présentation de l’auteur :
Cédric Rampeau n'est ni un professionnel de l'écriture ni un vétéran du militantisme. C'est un homme ordinaire, ayant simplement affûté ses convictions sociales au fil de sa vie et de ses voyages. Ses activités professionnelles l'ont en effet conduit à vivre dans plusieurs pays d'Europe, d'Afrique et d'Amérique latine où il a pu côtoyer diverses luttes sociales menées contre les autorités politiques et les puissances économiques qui exploitent les peuples. À travers ce premier roman, il a simplement voulu donner la parole à tous ces anonymes qui pensent qu'on peut vivre autrement, qu'une autre société est possible, et qui n'hésitent pas à se battre, ici et maintenant, pour qu'enfin changent les choses.