La Juventus, elle, a poussé au bout le concept « la fin justifie les moyens ». Après des années sombres, la Serie A avait finalement repris des couleurs et un très beau duel, à la loyale, s’était installé entre l’AC Milan et la Juventus. Du moins, jusqu’au moins de janvier. C’est au mois de février que l’enthousiasme, la saine rivalité et l’atmosphère positive qui régnaient en Italie ont été définitivement gâchés. Et c’est la Juventus (non pas Milan comme ils voudraient nous faire croire!!!) qui est à l’origine du dérapage incontrôlable et incontrôlé qu’a connu le Calcio. Plus habituée à la pression des sommets après des années de galères, face aux premières difficultés et au retour en force de Milan, la Juventus a pris peur et s’est mise sur la défensive. Pire, la Juve a emprunté la voie de la victimisation, à travers son entraineur Conte qui à commencé à se plaindre publiquement des arbitres (Juventus – Sienne, 5 février), en exigeant la parité de traitement tout en insinuant qu’il y a une sorte de complot pour défavoriser la Juventus. Des déclarations déplacées pourtant soutenues voire appuyées par Marotta et toute la société (« Juventus lourdement pénalisée par les arbitres. On demande plus d’attention et de respect envers la Juventus » avant d’enchainer sur les mauvais choix d’arbitres assignés aux matches de la Juve). Quatre jours plus tard (9 février), nouvelle polémique au terme de la demi-finale aller de Coupe d’Italie contre Milan : Chiellini se rend en conférence de presse (« Ibra s’est comporté avec Storari comme avec Aronica, j’espère que les images le démontreront« ) : une provocation directe d’un joueur envers Milan. De son côté, Milan réplique avec Galliani et Allegri qui conseillent à Chiellini, en tant que joueur de foot, de penser à jouer au foot et non pas à l’arbitre voire au juge. La tension commence à monter et devient difficile à supporter pour la Juventus. Au terme du match à Parme (15 février), Conte en remet une couche sur les arbitres et répète ses critiques déjà exprimées 10 jours plus tôt. Le lendemain, il est appuyé par la société Juventus, qui publie un communiqué officiel réclamant plus d’équité. S’en suivent d’autres polémiques et discussions stériles, notamment avec le président de la fédération italienne, Abete qui s’était permis de juger les déclarations de Conte comme « un peu fortes ». Dans tous les cas, c’est la Juve qui a enclenché une cascade de discussions et polémiques qui sont vite devenues incontrôlables.
Ces démarches étaient déjà déplacées, dans un contexte difficile et avec des arbitres déjà sous une extrême pression. Ce sont des erreurs d’arbitres qui agissent de bonne foi et cette saison plus que jamais, les erreurs avaient été divisées de manière égale entre Juventus et Milan. L’étude de Carlo Nesti, journaliste et tifoso de la Juve en est la preuve : 11 faveurs et 8 torts pour la Juve, 9 faveurs et 13 torts pour Milan. Deux « penaltys » contre Sienne et Parme (pas Lazio et Napoli…) ont suffit à la Juve pour commencer à s’exciter. Les Rossoneri, aussi, avaient subi d’incroyables injustices, parfois plusieurs dans un même match et souvent décisives (sur des 0-0 par exemple). Ce fut le cas contre la Fiorentina (2 penalty niés, but injustement annulé), un penalty incroyablement ignoré contre la Lazio, contre Napoli… jamais, JAMAIS, JAMAIS Milan ne s’est plaint des arbitres. Les erreurs font partie du jeu, laissons les arbitres effectuer leur travail sereinement car plus ils ont de pression, plus ils commettent d’erreurs! La différence de style entre Milan et Juventus est incontestable. Un club s’est parfaitement comporté, l’autre a commencé à déraper et par conséquent à irriter l’adversaire.
Tous les clubs de Serie A subissent des torts et bénéficient de faveurs! Est-ce pour autant que tous les entraineurs doivent demander la parité de traitement à la TV et être soutenus le lendemain par un communiqué officiel du club? Seule la Juventus a effectué cette démarche, et ce, peu de temps avant Milan – Juventus, ce qui a irrité EN SILENCE le club milanais. C’est la Juventus qui a commencé à polémiquer, mettre la pression sur les arbitres et alimenter la tension entre les deux clubs. La Juventus a ruiné le climat positif qu’on vivait cette saison en Serie A alors qu’ils savent très bien que les arbitres italiens sont, certes, modestes et sous pression mais pas corrompus comme ils l’étaient avant 2006. Qu’ils aient la pudeur de s’en rappeler à chaque fois qu’ils ont envie d’ouvrir la bouche et qu’ils tentent de la refermer avant de cracher une autre infamie. S’en sont suivis des échanges un peu tendus entre Milan et Juventus, avec notamment des réponses ironiques mais bon enfant d’Allegri, concernant le but litigieux de Chiellini contre Catania… Dernier chapitre, très important, avant Milan – Juventus : la suspension injuste d’Ibrahimovic, expliquée dans cet article. L’influence de l’imminente rencontre entre Milan et Juventus dans la décision des juges n’est même plus à démontrer tellement les incohérences ont été énormes. La pression médiatique de la Juve a forcé les juges d’éviter toute polémique supplémentaire. L’AC Milan bouillonne (EN SILENCE), la Juventus arrive à la rencontre dans les meilleures conditions, après avoir influencé la suspension d’Ibrahimovic, après avoir mis encore plus de pression sur les arbitres et en les influençant dans leurs futures décisions (de manière volontaire ou involontaire). La veille de Milan – Juventus, la tension était forte, beaucoup trop forte.
Et c’est ainsi qu’est arrivée l’erreur gigantesque des arbitres en ne validant pas le but de Muntari, qui aurait permis à Milan de mener 2-0 contre une Juventus méconnaissable, dominée et déstabilisée. La pression médiatique a instauré la peur chez les arbitres de prendre une décision en leur défaveur, ce qui a amené l’incroyable erreur d’évaluation. Ça en était de trop, Galliani a vu rouge et n’a pu retenir sa colère (erreur de sa part) durant la mi-temps d’un match qui peut valoir le Scudetto, d’un but annulé qui peut être décisif en fin de saison car le 2-0 aurait permis à Milan, au moins momentanément, d’égaliser le résultat du match aller avec la conséquence qu’en cas d’égalité en fin du championnat, la différence de buts désignerait le champion. Cette erreur d’arbitrage a déstabilisé Milan, a irrité, frustré et énervé l’équipe (d’où les gestes en seconde période). Et puis l’égalisation imméritée est arrivée alors qu’elle n’aurait jamais pu exister si l’arbitre avait pris la bonne décision en première mi-temps. La rencontre se termine, les esprits s’échauffent et Milan se sent totalement volé, violé. Comment se serait terminé le match après le 2-0? Personne ne peut savoir mais en aucun cas il aurait pu se terminer sur le score de 1-1… La réaction de l’AC Milan est furieuse, incontrôlable après avoir vécu une injustice aussi dégoutante que potentiellement décisive lors du match le plus important de la saison, qui s’ajoute aux semaines de polémiques, à l’absence d’Ibrahimovic…
Comment garder son calme après une si grosse erreur et plusieurs semaines pendant lesquelles il a fallu supporter la Juventus qui demandait plus de justice et d’équité??? Il est très probable que sans toutes les polémiques de la Juventus (arrivées étrangement les semaines précédents Milan – Juve), Milan aurait accepté plus sereinement l’erreur de l’assistant Romagnoli… Mais tout ce qui s’est passé, ça en était trop, il fallait que ça explose. Après les plaintes répétées de la Juventus pour des « injustices » qui restent à prouver, Milan n’avait-il pas le droit de réagir face à cette injustice bien plus évidente et plus décisive dans la course au titre??? La Juventus n’aurait pas réagi? Non, à en croire les juventini et leur presse… Mais bien sur que non! Un club qui remue ciel et terre parce qu’il n’a pas réussi à battre Parme aurait laissé couler une erreur aussi énorme que décisive lors du match-Scudetto contre Milan? Qui peut croire ça? Moi je serais gêné si Milan avait obtenu un match nul de cette manière, qu’ils aient au moins la dignité de le reconnaitre, mais non, au contraire!
Le paradoxe est que la Juve joue encore à la victime! « Juventus agressée », « Pas touche à Buffon »… Pour eux, la réaction de Milan est disproportionnée (qu’auraient-ils fait eux??????), c’est Milan qui a attaqué la Juve médiatiquement… ils veulent retourner la situation et au final, on a presque l’impression que c’est Milan qui a volé le match! C’est une situation totalement hallucinante, surtout de la part du club qui a envenimé les semaines qui précédaient la rencontre, à coup de gueulantes et communiqués officiels pour demander un arbitrage plus juste. Ils obtiennent une erreur monumentale en leur faveur et Milan devrait se taire après avoir supporté tout leur cirque pendant des semaines? A Parme, ils ont fait tout un foin pour un penalty (inexistant) non sifflé sur Pirlo tout en survolant l’épisode douteux d’un penalty plus évident sur Giovinco! Et maintenant, ils accusent Milan de minimiser l’erreur d’arbitrage lors du but annulé à Matri. Encore faut-il prouver qu’il n’était pas hors jeu car 3 jours et des dizaines de photos plus tard, il n’y a toujours pas de réponse claire et définitive, contrairement au but de Muntari que même le chien guide d’un aveugle aurait signalé à son maitre tellement il était évident, et qui aurait, de toute façon, irrémédiablement changé le cours des évènements (que ceux qui ne comprennent pas aillent prendre des cours de science une bonne fois pour toute au lieu de continuer à penser stupidement « Une erreur de chaque côté! »). Mais pour la Juve, Milan en fait trop! Et pourtant, aux yeux du monde entier, la seule équipe qui a subi un tort macroscopique, c’est Milan. C’est facile à affirmer cela après avoir volé un match mais quelle aurait été leur réaction en cas de situation inversée??? En sachant comme ils ont pleuré après les « erreurs » à Parme, il y a de quoi imaginer le pire! Et après tout ça, ils veulent encore donner des leçons de morale et de style à Milan? Nous, les tifosi, Passion AC Milan (du moins dans cet article!) et la presse pro-Milan, nous nous défendons avec une honnêteté intellectuelle, en se basant sur des faits et non pas sur des allusions malsaines comme le fait le pseudo-journalisme pro-Juve, d’une subjectivité accablante et capable de défendre l’indéfendable. Milan répondra sur le terrain, comme toujours. C’est là que se gagnent les titres, c’est sur le terrain d’Old Trafford que l’AC Milan a gagné la Champions League 2003, pas à coup de larmes, de communiqué de presse et de polémiques inutiles pour arracher un match nul aussi immérité qu’injuste.
Partagez l'article :Article rédigé par admin
Nombre de lecture(s) : 2 217