Dimanche 26 février, le carnaval battait son plein dans les villes et villages andalouses. Du défilé bon enfant dans les villages aux chars sophistiqués des villes touristiques, l'événement est toujours attendu et suivi. Dans les petites villes l'ambiance est chaleureuse et conviviale, les habitants les plus âgés sortent leur chaises sur le pas de la porte et les enfants sont grimés. Sur le blanc immaculé des murs dans le pueblo, les couleurs étaient chantantes.
Des camionnettes déguisées en chars et les groupes qui font leur numéro devant un public conquis d'avance. Le carnaval conserve encore un peu son rôle de soupape sociale et sans crainte de répression, personne ne se prive de caricaturer, de critiquer le pouvoir, qu'il soit local, régional ou national. Caustiques, les chansons qui font rire aux éclats le public, toutes générations confondues. A la fin du jour, les participants ont remisé leur costume au placard.
Mardi 28 février, jour férié en Andalousie, l'actualité au niveau régional s'est concentré, en Andalousie, sur l'amnistie des propriétaires d'immeubles et de maisons construites illégalement sur le littoral. Le montage juridique est complexe, il jongle entre le flou des législations et les emplois engendrés par ces zones construites. Il ressort des articles que l'Etat ne souhaite pas aggraver la crise que vit le pays en y ajoutant un nouveau désastre. L'environnement n'y trouvera pas son compte mais personne ne sera exproprié. En Andalousie toujours, le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol) perd encore du terrain face au PP (parti populaire). Quant aux municipalités endettées, elles sont légion, elles ont jusqu'au 15 mars pour régler leurs impayés
Au niveau national, l'absolution de Garzón dans le procès sur l'instruction des crimes du franquisme tient la une de la presse mais le magistrat, condamné dans l'affaire du scandale de corruption qui touche la droite, il y a trois semaines ne pourra probablement pas exercer à nouveau sa fonction de juge. Tout aussi importante, la sécheresse sévit gravement, l'absence de précipitations augmentent le taux de pollution dans les grandes villes notamment Séville qui était habituellement épargnée. Cet hiver a été le plus sec depuis 1940 et le déficit hydrique s'élève déjà à 40% pour l'année hydrique en cours qui va d'octobre 2011 à septembre 2012.
Au jour le jour, la vie suit son cours en apparence tranquille. Mon voisin m'explique qu'à présent il doit faire attention à ses dépenses et qu'il aimerait bien ne plus avoir à compter son argent comme il le faisait avant. Mais il se dit heureux et optimiste, n'ayant pas de besoin dispendieux, il fait le gros dos en attendant la suite... I