Polisse de Maïwenn (Immersion dans une Brigade de Protection des Mineurs, 2011)

Filmée à la manière d'un documentaire, l'histoire suit l'équipe d'une Brigade de Protection des Mineurs (BPM). Un quotidien peu glamour, puisque se succèdent dans ses locaux pickpockets mineurs, enfants ayant subit des attouchements ou violés et bien sûr des pédophiles. Pour le côté fictionnel, la vie privée des policiers est mise en abime avec leurs problèmes sentimentaux.
Révélé lors du Festival de Cannes 2011, ce film veut donner une autre facette de la police, moins enjolivée que les téléfilms français, mais pas aussi noir que les oeuvres d'Olivier Marshal. Ici, les flics sont des hommes et des femmes lambda, avec leurs problèmes quotidiens. Leur brigade, bien plus utile qu'une compagnie de CRS, ne peut recevoir que la sympathie de la part du spectateur. Est-ce dans ce sens que Maïwenn a choisi cette unité policière ?
La présence de Joey Starr en bon flic, impulsif et émotif, semble le confirmer, lui qui n'est pas réputé pour aimer les forces de l'ordre. Pourtant, le personnage qu'incarne le gazier n'est pas crédible, l'acteur ayant été condamné plusieurs fois pour violence, notamment sur son ex-compagne. Le voir ici jouer un individu zélé, plein de compassion et prêt à en découdre avec l'administration ne lui correspond pas tout à fait.
Parfois drôle, souvent dur, ce film regorge d'anecdotes et de situations à la fois cocasses et monstrueuses. Il montre également les rivalités entre services de police où la BPM est l'un de ceux qui a le moins de pouvoir. Une plongée interressante dans une brigade souvent évoquée dans la presse, mais rarement mise en avant dans des films.