"Qui doit se casser le cou trouve un escalier dans les ténèbres"
-Proverbe italien-
Quand j'étais haut comme trois pommes, à cet endroit actuellement en fin de déconstruction ou démolition si vous préférez, se trouvait le marchand de vin et de charbon. Une certaine effervescence régnait alors dans la grande cour où les charrettes rentraient et sortaient à toute heure du jour. Les sabots des chevaux claquaient sur le pavé et de ma condition de minot, lorsque je passais dans les parages accroché à ma mère, j'étais tout autant intéressé qu'impressionné par l'intense activité qui régnait dans ces lieux. Il faut dire que les géants charbonniers noircis de la tête aux pieds avaient de quoi fasciner et intimider plus d'un ptit bonhomme. De plus j'avais l'occasion de les voir d'encore plus près, d'énormes sacs à l'épaule, les jours de livraison d'anthracite pour la chaudière familale.
Hier soir, de cette histoire au passif, ne subsistait- encore pour quelques heures sans doute- qu'un reste de charpente et un bel escalier en bois grimpant vers le ciel ouvert.
Demain ici même s'élèvera un grand lego de cubes à vivre comme on sait si bien les faire maintenant. Le monde bouge voilà tout.
Philippe qui connait bien sa ville et tout ce qui mousse en particulier me signale dans l'oreillette d'intendance qu'avant le bougnat de service se trouvait ici même un brasseur sachant brasser. Plus récemment c'est une entreprise d'informatique qui occupa les lieux, puis pour un certain temps le site devint une friche et- comme souvent dans ces cas là -un squat avant que ne se tourne définitivement...
une page.
"Tout lasse, tout casse, tout passe"
-Proverbe français-