Il s'appelle encore TAK-875 et ses résultats d'essai de phase II, présentés dans l'édition du 26 février du Lancet, lui laissent espérer une place de choix dans le traitement du diabète de type 2. Car ce nouveau médicament , développé par l'Université du Michigan améliore le contrôle glycémique, mais sans augmentation du risque d'hypoglycémie.
Le diabète de type 2, la forme la plus courante de diabète est principalement causé par l'absence de réponse à l'insuline qui conduit à une glycémie élevée et toute une suite de comorbidités chroniques. Le récepteur GPR40, un récepteur déjà connu, couplé aux protéines 40, joue un rôle essentiel dans la stimulation et la régulation de la production d'insuline. Il fonctionne en augmentant la sécrétion d'insuline de cellules ß du pancréas, à l'arrivée du glucose et des acides gras dans le sang, après un repas, ce qui entraîne une baisse des niveaux de glucose dans le sang. Les médicaments qui ciblent le récepteur FFAR1 ont le potentiel de libérer davantage d'insuline et contribuent ainsi à améliorer le contrôle de la glycémie.
TAK-875 cible FFAR1 est un médicament oral, novateur, conçu pour améliorer la sécrétion d'insuline de façon glucose-dépendante, ce qui signifie qu'il n'a aucun effet sur la sécrétion d'insuline lorsque la glycémie est normale et a donc le potentiel d'améliorer le contrôle des niveaux de sucre dans le sang sans risque d'hypoglycémie.
Le Pr Charles Burant, professeur de médecine interne à l'Université du Michigan a mené son étude auprès de 426 patients atteints de diabète de type 2 qui ne contrôlaient pas leur glycémie grâce à un suivi alimentaire adéquat, la pratique de l'exercice physique, la prise de metformine. Les participants ont été affectés soit au traitement par TAK-875, au placebo, au glimépiride (Amarel), ou à un traitement classique du diabète. Le critère principal de l'essai était le niveau l'hémoglobine glyquée (A1c) par rapport au début de l'étude.
À 12 semaines, le TAK-875 a entraîné des baisses significatives du taux d'HbA1c par rapport au placebo. Une réduction similaire a eu lieu chez les patients recevant le glimépiride. Avec TAK-875 à une dose de 25 mg ou plus, environ deux fois plus de patients (33 à 48%) ont atteint la « cible » d'HbA1c <7% en 12 semaines, vs placebo (19%) et idem glimépiride (40%). TAK-875 a bien été toléré.
Moins d'hypoglycémies : L'incidence des hypoglycémies s'est avérée significativement plus faible quelles que soient les doses de TAK-875 vs glimépiride (2% vs 19%), similaire au placebo (2%). L'incidence globale des effets secondaires liés au traitement était semblable pour les groupes TAK-875 et placebo mais plus élevée dans le groupe glimépiride en raison de l'augmentation du risque hypoglycémie.
Compte-tenu, disent les auteurs, des épisodes fréquents d'l'hypoglycémie avec le traitement par sulfonylurées, comme le glimépiride, la réduction des hypoglycémies avec TAK-875 suggère un avantage thérapeutique dans le traitement du diabète de type 2. Les chercheurs se disent enthousiasmés par le potentiel de TAK-875 et sont désireux de procéder à des essais plus importants pour « lui trouver sa place » dans le traitement du diabète.
Source : The Lancet, Early Online Publication, 27 February 2012 doi:10.1016/S0140-6736(11)61879-5 “TAK-875 versus placebo or glimepiride in type 2 diabetes mellitus: a phase 2, randomised, double-blind, placebo-controlled trial” (Vignette)
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