SOMNIFÈRES: Zolpidem, Restoril… risque de décès multiplié et de cancer confirmé – BMJ Open

Publié le 28 février 2012 par Santelog @santelog

Un risque de décès augmenté à partir de seulement 18 prises par an. Cette étude du Scripps constate un risque de décès multiplié par plus de 4 et de cancer augmenté lorsqu'on prend des somnifères, et même après ajustement pour l'âge. Loin de nous garantir une bonne nuit de sommeil, les somnifères sont donc dangereux, en particulier chez les utilisateurs réguliers mais même chez les utilisateurs occasionnels ou modérés. Des résultats, publiés dans l'édition en ligne du 27 février du BMJ Open.


Evidemment ces résultats pourraient aussi avoir des conséquences sur ce segment juteux de l'Industrie pharmaceutique, en augmentation de 23% de 2006 à 2010 et de 2 milliards de dollars par an, pour les seuls Etats-Unis.


«Notre étude montre que les somnifères sont bien dangereux pour la santé: Ils sont un facteur de risque de décès,favorisent le développement du cancer, mais aussi des maladies cardiaques et d'autres maladies chroniques», résume l'auteur principal, le Dr Daniel F. Kripke, du Viterbi Family Sleep Center in San Diego. Car sa recherche est la première à montrer que 8 des hypnotiques les plus couramment utilisés sont associés à des risques accrus de mortalité et de cancer, dont le Zolpidem et le Témazépam (Restoril) et d'autres médicaments barbituriques ou sédatifs antihistaminiques. Selon cette étude, le Zolpidem aurait ainsi été responsable d'un taux de mortalité de 6% sur 4.336 participants prenant du Zolpidem vs 1,3% chez des patients ne prenant aucun somnifère.


Un risque avéré à partir de 18 prises par an : Les 10.531 participants à l'étude, âgés de 18 ans et plus, usagers de somnifères ont été appariés avec 23.674 patients témoins du même âge, sexe et état de santé qui ne prenaient aucun hypnotique. Même chez les patients qui ont pris 1 à 18 somnifères par an, le risque de décès s'avère 3,6 fois plus élevé que chez les participants qui n'en prenaient pas. Et le risque concerne tous les groupes d'âge.


Le risque de cancer est, lui-aussi, de 35% plus élevé chez les patients qui ont pris 132 hypnotiques ou plus dans l'année, soit un jour sur 3 environ, par rapport à ceux qui ne prennent pas ces médicaments.


"Il est important de noter que nos résultats sont basés sur les données d'observation et il reste possible que d'autres facteurs puissent intervenir dans ces associations», modère le co-auteur Lawrence E. Kline, directeur médical du Centre de Viterbi du sommeil de la famille. « Nous espérons que notre travail va encourager des recherches supplémentaires à partir de données sur d'autres populations ».


C'est aussi un grand encouragement aux alternatives aux hypnotiques, comme la thérapie cognitive qui peut aider les patients à mieux comprendre la nature du sommeil, à adopter de bonnes habitudes de sommeil et de relaxation en harmonie avec leur horloge biologique, ajoute le Dr Kline. «Comprendre comment utiliser le rythme circadien est un outil très puissant qui ne nécessite pas d'ordonnance ».


Ces résultats ne sont pas « nouveaux », une étude publiée par l'Université de Laval dans la Revue canadienne de psychiatrie montrait, dès 2010, une augmentation de 36% le risque de décès chez les usagers de somnifères ou d'anxiolytiques.


Source: BMJ Open 2012;2:e000850 doi:10.1136/bmjopen-2012-000850Hypnotics' association with mortality or cancer: a matched cohort study (Vignette INSV)


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