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Définitions de gens à la mode en France : Beaux, Copurchics, Fashionables, Gandins, Gants jaunes, Gommeux, Jeunes France, Lionnes, Lions, Petits crevés, Pommadins, Raffinés …

Par Richard Le Menn
Lundi 10 mars 2008

Définitions de gens à la mode en France : Beaux, Copurchics, Fashionables, Gandins, Gants jaunes, Gommeux, Jeunes France, Lionnes, Lions, Petits crevés, Pommadins, Raffinés …

undefinedDans les articles précédents, nous avons largement parlé des INCROYABLES, MERVEILLEUSES, MUSCADINS, PETITES MAITRESSES, PETITS MAITRES, PRECIEUSES. Voici maintenant quelques définitions d’autres de ces élégants ou excentriques français en particulier du XIXe siècle : Beaux, Copurchics, Fashionables, Gandins, Gants jaunes, Gommeux, Jeunes France, Lionnes, Lions, Mirliflors (voir photographie), Petits crevés, Pommadins, Raffinés … Toutes ces définitions sont nouvelles bien que basées sur des documents d’époque. Elles n’ont pas été copiées mais le fruit de recherches, de recoupements et d’une rédaction entièrement originale. Si vous trouvez des erreurs ou avez d’autres définitions à ajouter ou compléter n’hésitez pas à les indiquer dans les commentaires.
AGREABLE. Nom que l’on donne déjà au XVIIIe siècle à un certain type d’élégant dont l’adjectif désigne le caractère et la finesse.
AMAZONE.
« Femme de courage mâle & guerrier. » Le Dictionnaire de l'Académie Française, 1ère Edition, 1694. On appelle ainsi les jeunes femmes qui montent à cheval et affichent leur indépendance un peu comme les lionnes du XIXe siècle.
BEAU.
Elégant. On emploie ce mot en particulier au XIXe siècle.
BEAU-FILS.
Jeune Beau
COCODES.
Elégant un peu ridicule aux manières et habits excentriques.
COL CASSE.
Homme à la mode de 1865 semble-t-il.
COPURCHIC.
Personne d’une extrême élégance. Ce nom est d'usage au XIXe siècle et au début du XXe. L’adjectif ‘copurchic’ signifie ‘ultra-chic’ (de pur chic), ce qui se fait de mieux en matière d’élégance et de mode.
CREVE.
Voir la définition de ‘Petit crevé’.
DANDY.
Terme d’origine anglaise utilisé en France dès le XIXe siècle pour désigner un homme au style et à la tenue particulièrement raffinés. Honoré de Balzac (1833), Jules Amédée Barbey d’Aurevilly (1845), Charles Baudelaire (1863) écrivent sur le sujet du dandysme.
DELICAT.
L’adjectif désigne le nom.
ÉLEGANT.
« Se dit substantivement d'un homme recherché dans son ton, ses manières et sa parure. » Dictionnaire de l'Académie française, 5ème Edition, 1798.
FASHIONABLE.
On trouve ce terme
en particulier dans des textes entre 1820 et 1863 pour désigner une personne à la mode en général et aussi pour ceux qui s’inspirent de la mode anglaise.
FRELUQUET.
Jeune homme souvent d’apparence frêle, à la mise soignée, léger et prétentieux. Le mot est déjà usité au XVIIe siècle. Il vient sans doute de freluque (mèche de cheveux) ou freluche (petite chose ou ornement de peu de valeur). « Il signifie Un homme léger, frivole & sans mérite. Ce n'est qu'un freluquet. Il est du style familier. » Dictionnaire de l'Académie française, 4ème Edition, 1762.
GALANT. « Qui a de la probité, civil, sociable, de bonne compagnie, de conversation agréable … Galant, signifie aussi un homme qui cherche à plaire aux femmes … On dit, qu'une femme est galante, pour dire, qu'elle est dans l'habitude d'avoir des commerces de galanterie … On a dit autrefois Galande au féminin, surtout en le prenant substantivement. … Galant, signifie, Amant, amoureux. » Le Dictionnaire de l'Académie française, 5ème Edition, 1798. Galant homme : « Un Petit-maître, avec ses grimaces, est aussi loin du caractère d'un galant homme, qu'un faux dévot, avec son air sanctifié, est éloigné du caractère d'un homme véritablement religieux … » Féraud, Jean-François, Dictionnaire critique de la langue française, de 1787-1788.
GANDIN.
Nom venant peut-être d’une allusion aux gants ou au boulevard Gand (avant 1815 boulevard des Italiens) où certains élégants se promènent. Une gandinerie est une action à la manière de gandin : gandiner. « Le gamin a une chaîne de montre, des habits très chers, un chapeau de soie de 22 francs. Et tout le petit homme est dans cette toilette. Rien de l'enfant, ni l'abandon ni la gaîté ni les pensées de jeu ; mais déjà des idées de relations, le flair des convenances sociales, l'arrangement de la vie dans tel monde réputé pour bon, l'appétit de tel cercle, d'une voiture ainsi attelée. Le gandin en herbe : voilà l'enfant moderne. Une génération s'élève à l'heure qu'il est, qui ne sera que cela : une génération de gandins. » Goncourt, Journal, 1861
GANT JAUNE.
Homme distingué et raffiné du XIXe siècle.
GOMMEUX.
Jeune élégant du XIXe siècle s’habillant semble-t-il avec des vêtements serrés, des bottines aux bouts pointus et relevés, marchant avec affectation les bras ballants tenus loin du corps. « … l'on prétend que c'est l'appellation de mépris que les femmes donnent, dans les cabarets de barrière, à ceux qui mettent de la gomme dans leur absinthe, à ceux qui ne sont pas de vrais hommes... » Goncourt, Journal, 1875. Une autre origine du mot viendrait que ces élégants passeraient une grand part de leur temps à se gommer, se pommader, se parfumer. Encore une autre définition le désigne comme étant celui qui porte des vêtements passés à la gomme (apprêtés, empesés).
undefinedINCONCEVABLE. Durant la Convention et le Directoire, on désigne comme Inconcevable une jeune femme s’habillant à l’Antique. « On eut les « merveilleuses », et au delà des merveilleuses, les « inconcevables » ; on jura par sa paole victimée et par sa paole vete … » Hugo, Victor, Quatre-vingt-treize, 1874

Photographie : Cette gravure a déjà été présentée dans ce blog. Cependant son histoire est intéressante à conter et montre combien d’incroyables découvertes peuvent se faire. En lisant un texte sur les modes d’autrefois je vois indiqué le nom d’Inconcevable parmi d’autres. Je découvre ensuite cette gravure que je me procure pensant que l’Inconcevable de la légende (« C’EST INCONCEVABLE Tu n'es [écrit "n'est"] point reconnaissable ») est le jeune homme représenté, et qu’il s’agit d’une autre façon d’appeler les Muscadins ou les Incroyables. Mais en faisant une recherche pour cet article, je me suis rendu compte que le sujet de cette estampe est la jeune fille, et qu’on nomme ainsi une personne habillée à l’antique à la fin du XVIIIe siècle. Cette mode est en totale rupture avec celle qui la précède. Les robes à paniers, les corsets, les hautes coiffures sont abandonnées. Le changement est radical et vraiment inconcevable ! Après le premier Empire, les corsets reviennent de rigueur ainsi que les robes à paniers. Il faut attendre le début du XXe siècle et Chanel pour qu’une nouvelle révolution se fasse dans la mode féminine ... une révolution qu'on attend toujours dans la mode masculine ...
INIMAGINABLE. Sans doute une sorte d'Incroyable ; mais à vérifier.
JEUNE-FRANCE ou NOUVELLE FRANCE. Jeunes romantiques de l’époque d’Hernani de Victor Hugo.
Ils portent des cheveux longs et des tenues caractéristiques. « La Bataille d’Hernani » est un moment important du mouvement Romantique en France. Elle se passe à la Comédie-Française, le 25 février 1830, pour la première de la pièce de Victor Hugo. Celle-ci remet en question les canons du théâtre classique et notamment les trois unités de temps, de lieu et d'action. Le spectacle est dans la salle davantage que sur la scène. Les Jeunes France du parterre, aux cheveux longs et aux manières passionnées, parmi lesquels se signalent Gérard de Nerval et Théophile Gautier, interpellent les anciens présents qui restent fidèles aux règles classiques.
undefinedLION.
Dandy du XIXe ; terme qui au milieu de ce siècle est souvent employé à la place de Fashionable. « À l'incroyable, au merveilleux, à l'élégant (...) ont succédé le dandy, puis le lion » Balzac, A. Savarus, 1842. On appelle de même ‘Lion’ un homme en vue. « Il est au monde un être (on le nomme lion, Je ne sais trop pourquoi), dont la profession est de n'en point avoir (...) Il compte pour ancêtre les muguets, raffinés, mirliflors, petits-maîtres, muscadins, merveilleux, incroyables » Pommier, Colifichets, 1860. « Je menais une vie de lion, c'est ainsi qu'en ce temps-là, on appelait les élégants du boulevard ; aujourd'hui on les nomme : Gandins » Avenel, Calicots, 1866

Photographie : Ponsard, François (1814-1867), Le Lion amoureux, Comédie en cinq actes, en vers, neuvième édition, Paris, Michel Levy, 1866. 114 pages, 15,2 x 23cm.
LIONNE. Femme à la mode au XIXe siècle, ayant un goût prononcé pour la toilette et les mœurs libres. « Elle veut monter à cheval, aller à toutes les chasses, à toutes les courses, parier, courir, fumer, devenir lionne enfin » Marie, A., Français peints par eux-mêmes, t. 5, La Belle-Mère, 1842. On appelle aussi ‘Lionne’ une femme ayant un succès mondain et étant un sujet de conversations à la mode.
undefinedMIRLIFLORE (ou MIRLIFLOR).
« Terme familier, pour dire, un agréable, un merveilleux. » Le Dictionnaire de l'Académie Français, 5ème Edition, 1798.
Photographie : Détail d’une gravure du début du XIXe siècle peinte au pochoir, peut-être une image d’Epinal, avec différentes caricatures de personnages (CARICATURE. 4me tableau) dont une intitulée M. Mirliflor et représentant un de ces jeunes hommes à la mode. Il a un immense chapeau, une cravate qui monte haut et ce qui ressemble à un imposant jabot.
MUGUET. « Qui affecte d'être propre, paré, mignon auprès des Dames. Mugueter se dit proprement d'un homme qui fait le galant, le muguet auprès des Dames. » Le Dictionnaire de l'Académie Français, 1ère Edition, 1694. L’origine du mot vient sans doute du parfum que portent ces élégants. Le muguet est une plante associée à l’amour.
PETIT CREVE.
Jeune homme élégant. « LUCIEN. C’est vrai ! Tu es joliment bien mis tu as l’air d’un…. ISODORE, pirouettant. J’ai l’air d’un petit crevé ! Dites le mot ! C’est assez chic ! Hein ? » Pompigny, Le Mystère ou Les deux frères rivaux, mélodrame … Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de l’Ambigu-Comique, le 8 janvier 1811. On dit aussi Crevé.
POISSEUX ET POISSEUSE.
Jeune élégant (XIXe).
POMMADIN.
Désigne au XIXe siècle un ‘minet’, un jeune homme dont l’élégance exagérée rend grotesque. De même on appelle ainsi certains garçons coiffeurs. Il est possible que l’origine de ce mot soit ancienne. Au Moyen-âge on désigne par pomander, pomme de senteur, pommander, pomandre, pommes d'ambre, pomme à musc... une boîte que l’on porte sur soi dans laquelle on place des odeurs (musc, pâtes odoriférantes ou autres parfums secs). Elle est le plus souvent de forme ronde, avec un anneau de suspension fixé au dôme faîtier qui se dévisse et permet l'ouverture du corps divisé en compartiments. Les grands pomanders sont suspendus à la ceinture ou au cou. Les petits, de la taille d'un dé à coudre se portent de différentes façons. Ceux reliés à une bague par une chaîne se nichent dans le creux de la main. Certains sont fixés en breloques à un bracelet, à un collier, ou sur un carcan, ou servent de boutons de cape.

RAFFINE. Style d’élégant à rapprocher peut-être du Petit-maître. Il semblerait qu’ils fassent particulièrement attention à leurs tenues et leurs manières, soient libres voir libertins et accordent une importance toute particulière à l’honneur.

par La Mesure de l'Excellence publié dans : La Mode
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