Robert Dubois a l'habitude d'emporter une pile de manuscrits en week-end. S'encombrer ainsi de papier fait partie intégrante de son métier d'éditeur. Un jour, une jeune stagiaire lui tend une liseuse. Tout d'abord dubitatif, il se prend d'affection pour l'objet, le teste et l'adopte. Il prend conscience ainsi de l'ère dans laquelle il vit, et sa vie fourmille tout à coup de projets novateurs...
Autant le dire tout de suite, je ne crois pas à la mort du livre papier, comme on ne passe plus son temps aujourd'hui à croire à la mort du cinéma français. Les pessimistes et les inquiets passifs m'ennuient terriblement. Alors non pourtant, je n'ai pas l'intention d'acheter une liseuse. Alors oui, je préfère encore les livres papier, leur odeur et leur encombrement. C'est mon choix, et je respecte celui des autres aussi, ceux qui voyagent beaucoup ou sont addicts de la tablette tactile (je peux comprendre). Je pense que l'important est de lire, et de continuer à aimer lire. Conserver le goût de la lecture, voilà ce qui compte.
Et c'est ce que j'ai aimé dans cette Liseuse, qu'elle traite aussi bien de modernité (ah oui, moi aussi je crois à l'avenir électronique des textes courts et de la poésie) que de littérature, qu'elle regarde vers aujourd'hui sans oublier hier. On pourra trouver le style du tout un peu anodin et l'intrigue légère mais peu importe on se sent bien dans ce livre, on y parle un langage connu, on sait que l'on aime lire de cette même manière-là aussi. Il y a comme un petit quelque chose de familier dans ce roman qui donne à cette lecture le caractère d'un moment privilégié.
Editions POL - 16€ - Janvier 2012