Auteur : Mathieu Gaborit
Editeur : Le pré aux clercs
Prix : 19 €
Résumé :
Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l'endroit même ou Frêne s'est "ancré" pour l'éternité. Entourée de quelques amis et d'Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu'elle s'interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l'auberge. Il serre dans ses bras une adolescente de 16 ans, Brune, qui est à l'agonie.
Après quelques heures d'hésitation, et bien que pressentant l'immense danger qui émane de façon indiscible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.µ
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une Lecture Commune organisée par Phooka, de Book en Stock, et bien que l'expérience fut géniale et me donne envie de recommencer pour de futurs titres, je dois bien avouer que ce livre m'a laissée perplexe, et je sens qu'il ne va pas m'être facile d'en parler clairement, celui-ci étant lui-même assez nébuleux.
Le début commence bien, et beaucoup de choses m'ont bien plues.
Par exemple, le fait que, à la place du coeur comme l'organe que nous connaissons, les êtres sont dotés d'une fée qui les fait vivre grâce à la force qui guide le monde : le Souffle.
J'ai trouvé cet élément furieusement beau et poétique, comme beaucoup de détails de l'histoire d'ailleurs.
La façon dont on nous présente les personnages fleure également bon l'onirisme et l'élégance de la plume. Mélange de scènes du présent et de flash-back, on découvre petit à petit des noms, des caractères, des destinées.
J'étais impatiente d'en savoir plus et de découvrir tellement d'autres choses sur ce Souffle et sur les personnages peuplant ces pages !
Et c'est là que le bas blesse, car au final, on restera dans la brume du début à la fin.
Alors, tout ceci peut avoir des bons comme des mauvais côtés. Par exemple, cela laisse entièrement champ libre au lecteur d'imaginer ce qu'il veut, de partir à la dérive de son imagination et d'inventer lui-même des backgrounds ou des origines à tel ou tel phénomène.
Le problème c'est que, personnellement ... et bien je n'aime pas trop ça.
Je suis d'accord pour laisser des non-dis et quelques blancs pour mieux nous faire rêver, mais dans le cas de ce titre, j'ai trouvé ça bien too much.
Quand je lis un livre, j'aime savoir exactement ce que j'ai en main, dans quoi je m'embarque, ce que je suis en train de lire, et pourquoi j'ai envie de continuer (ou pas, d'ailleurs).
Ici, tout le livre m'a donné une impression étrange. Une fois ma lecture entamée, je prenais plaisir à me laisser porter par la plume colorée et rêveuse de Gaborit. Elle recèle vraiment une grande beauté et il est facile de se laisser aller à rêver grâce à elle.
Mais quand, concrètement, je voulais m'arrêter sur des éléments du récit et réfléchir à ce qu'il se passait ... et bien, j'avoue que j'avais du mal à tout comprendre.
Bien sûr, on connaît la trame de fond, et on sait en gros de quoi il en retourne. Mais par exemple, je n'ai jamais réussis à visualiser un seul décors, certaines conversations n'avaient parfois ni queue ni tête pour moi, et la façon dont évoluait les personnages et les relations entre eux me faisaient souvent froncer les sourcils. Je ne vous parle même pas du Souffle et des Fées, dont bien que l'idée soit magistrale, n'a jamais réussit à me convaincre totalement. Je n'y ai pas cru, n'ayant pas assez d'éléments explicatifs sur lesquels m'appuyer.
Dans le même registre, j'ai trouvé super dommage que certains personnages ne soient pas plus développés. Cela arrive souvent qu'on nous montre quelqu'un, on nous en parle pendant plusieurs pages, on a l'impression qu'il pourrait avoir une importance capitale, et ... et puis voilà, on ne le voit plus jamais. Et on attend, le coeur brisé, espérant revoir un bout de capuche au coin d'une rue ... (comment ça, ça devient personnel ? Mince quoi, il aurait été un formidable namoureux pour moi T_T )
Non mais sérieusement, c'est quelque chose qui m'a laissé un petit goût amer quelques fois, une frustration qui m'a tenue la main tout du long, ça m'a un peu déçue.
Hmm ... j'ai l'impression de dire beaucoup de négatif depuis le début, alors que dans le fond, j'ai apprécié le moment que m'a fait passer ce livre.
En fait, malgré tous ces détails que j'ai cité, l'ambiance générale de ce bouquin m'a enchantée, et comme je l'ai dit, on se laisse facilement aller à rêver, une fois qu'on y est plongé.
C'est un livre qu'il faut aborder d'une façon un peu particulière, il faut accepter le fait que l'on aura pas de réponses à nos questions, que tout ne sera qu'effleuré, entr'aperçu.
Je dirais que je n'ai pas aimé le fond tout en me pourléchant de la forme.
Ce n'est pas très clair tout ça, n'est-ce pas ? Et bien, comme l'est ce Chronique du soupir. Mais cela ne l'empêche pas d'être fascinant et vraiment accrocheur.
Un grand merci à Phooka de m'avoir fait vivre ma première LC qui fut vraiment drôle et intéressante !
Merci également au Pré aux clercs qui a envoyé ce titre pour cette chouette aventure !
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