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Comparaison France / Allemagne sur le coût des fonctionnaires: le dérapage qu’on nous cache

Publié le 27 février 2012 par Lecriducontribuable
fonction publique

Trez / Le Cri du Contribuable

Avec une population inférieure de 20 % à celle de l’Allemagne et un niveau de vie comparable, la France devrait avoir une rémunération globale de ses fonctionnaires inférieure de 20 % à celle de nos voisins d’outre-Rhin.

D’après  l’OCDE, l’organisme international qui compare les statistiques des pays développés, cela n’est pas vrai depuis longtemps. La rémunération globale des fonctionnaires français était en 1992 inférieure de 5 % seulement à celle de l’Allemagne (141 milliards € contre 148).

Depuis 1992, les gouvernements allemands  se sont efforcés  de contenir la croissance des effectifs,  des salaires et des retraites de leurs fonctionnaires, tandis que la France  les laissait déraper. En 2008, la rémunération globale des fonctionnaires français était devenue supérieure de 35 % à celle de l’Allemagne (247 milliards € contre 182). En 16 ans, le dérapage est donc de 40 points !

Le dérapage s’est produit chaque année sans exception pendant ces 16 ans. Il a été particulièrement fort pendant les années Jospin (+ 14,6 % en 5 ans) alors que l’Allemagne avait comme la France un gouvernement de gauche, et pendant les années Villepin (+ 11,9 % entre 2004 et 2007), l’Allemagne étant alors  gouvernée par la « grande coalition »  CDU- SPD.

En 1992 le commerce extérieur de la France était excédentaire, et supérieur à celui de l’Allemagne. Depuis 2003 il est en déficit et l’excédent allemand s’accroît. Depuis 2006, le taux de croissance de l’Allemagne est supérieur en moyenne de 1,3 % par an à celui de la France.

L’explication est simple : si la France avait le même coût global de ses fonctionnaires que l’Allemagne, elle aurait 120 milliards € de dépenses publiques en moins ; ses entreprises pourraient être à égalité de charges avec les allemandes et seraient compétitives.

Conclusion : la France ne redeviendra compétitive vis-à-vis de l’Allemagne que si elle maîtrise les effectifs, salaires et retraites de ses fonctionnaires. Aucun candidat à la présidentielle n’aborde ce sujet essentiel. Ils s’estiment tous prisonniers du vote des fonctionnaires.

S’ils n’annoncent pas cette maîtrise, ils ne la réaliseront pas. Les créanciers étrangers refuseront alors de prêter davantage à la France.

C’est la « troïka » (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne) qui  sera appelée à diriger la France pour la rendre compétitive. Les Français auront cru voter pour Hollande ou Sarkozy. Ils auront en fait voté Lagarde et Merkel.

Alain Mathieu, président de Contribuables Associés

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