MAIS QU’EST DONC CETTE NOTATION ???
Afin de répondre à quelques interrogations assez récurrentes au sujet de ma notation, je me permets de vous expliquer, rapidement, comment je détermine ma note, pourquoi j’emploie ce procédé plutôt scolaire, comment je choisis mes romans.
Et surtout pourquoi, mais pourquoi des livres simplistes obtiennent parfois de meilleures notes qu’un bon roman littéraire !
Plusieurs questions me sont régulièrement posées :
1) Pourquoi cette notation ?
Ma notation peut, au premier regard, paraître puérile, mais elle ne l’est pas tant que cela.
Ma note sert avant tout d’informer le lecteur, au premier coup d’œil, si j’ai aimé ou non le roman en question. C’est donc informatif et, à mon sens, utile.
Mais c’est également un certain engagement, je fixe la note, je l’assume et je l’explique systématiquement. Je ne me contente jamais de lancer une note en l’air, ce serait trop simple. Facile de dire « ouaip, bien », ou « nul, mais nul ».
Et nombreux sont les romans qui sont juste agréables, qui allient donc les points forts et les points faibles. Je pense qu’il est alors utile de souligner les deux aspects, ainsi le lecteur peut savoir si les points faibles le gêneront ou non, s’il a envie de le livre ou non.
2) Pourquoi je note si souvent au-dessus de la moyenne ?
C’est très simple : lorsque j’achète un livre, je le choisis parce que je pense qu’il pourrait me plaire, parce qu’il me fait envie, parce qu’il me parle, d’une façon ou un autre. Donc, chaque roman que je lis a une chance certaine de me plaire, d’obtenir une notation « positive ».
Ce qui fait que j’ai déterminé, pour moi, et en mon fort intérieur, une « seconde » échelle. Pour moi, un livre en dessous de « 6/10 » ne vaut pas vraiment le détour, c’est souvent peine perdue car le roman manque une certaine sensibilité ; c’est souvent un roman techniquement bon ou « moyen » mais manque d’âme.
Un roman qui atteint une note entre 6 et 7 peut me plaire énormément malgré une déception technique autant qu’il peut être techniquement parfait mais manquer d’âme. Bref, ce sont des romans qui peuvent être géniaux ou nuls. C’est pour ces livres là que mes commentaires peuvent être importants puisqu’ils s’expliquent sur ces points. D’ailleurs, vous remarquerez que mes articles sur ces romans peuvent être enthousiastes ou déçus.
Enfin, un livre entre 7 et 8 est clairement bon, et au-delà la question ne se pose même pas.
Je donne la note « 0 » si le roman était tellement mauvais que la souffrance de lecture devenait physique, que je n’ai donc pas pu l’achever (pour l’instant, je n’ai donné cette note que deux fois).
De 0 à 5, j’ai détesté le roman, je tente de trouver des points positifs, mais généralement il vaut mieux éviter ces romans.
3) Comment est-il possible de donner une meilleure note à un roman léger (type Chick-Lit ou Littérature Sentimentale) qu’à un roman historique, un « vrai » roman de littérature générale ?
Ceci est très très simple :
Il est absolument impossible de comparer les genres entre eux. Vous ne pouvez pas comparer du coca à du champagne. Les deux n’ont pas le même objectif ! Tous s’accorderont sur le fait que le champagne, c’est, mieux, mais un jour de chaleur, au soleil, après un jogging, quoi de mieux qu’un bon coca avec des glaçons et un zeste de citron ?
Je compare ce que l’on peut comparer. Voilà pourquoi j’attache de l’importance à la classification des genres – qui est pourtant très difficile, parfois même impossible.
Je compare donc un roman policier à un roman policier, un roman de Chick-Lit à un roman de Chick-Lit, un roman historique à un roman historique.
Ainsi, le journal de Bridget Jones, sur l’échelle globale de la littérature du monde, n’est certainement pas un chef-d’œuvre, mais dans son genre il brille. Si vous cherchez un roman de ce type, vous pouvez l’acheter sans hésitation aucune.
De même, si vous avez envie de lire un roman très léger, évitez de vous lancer dans Kristin Lavransdatter, vous aller abandonner après dix pages, alors que c’est l’un de ces romans que l’on lit et relit avec plaisir !
Le classement se fait logiquement au cœur des genres. Ce qui explique qu’un roman de gare quelconque peut être meilleur qu’un Ken Follet. Oui, c’est possible. Même si dans le monde de la littérature on pourrait sursauter d’effroi.
L’auteur de romans historiques est plus ambitieux, met plus de travail, et généralement un roman historique même moyen reste bon ne serait-ce qu’en raison des coulisses authentiques. Néanmoins, un excellent roman de gare est, à son niveau, meilleur qu’un roman historique médiocre. Injuste, oui, mais c’est ainsi.
Donc, à chaque livre sa spécialité, ses « concurrents » et son échelle. Il n’y a pas d’échelle « générale ».
4) Comment je détermine ma note
Des éléments subjectifs comme des éléments objectifs entrent en ligne de compte :
a) Les éléments subjectifs
Il y a d’abord le feeling, le sentiment général. Dès que vous ouvrez un roman, vous accrochez ou non. Vous le lisez et il vous touche. C’est purement subjectif et peut varier d’une personne à une autre. Parfois un roman, même mauvais, peut me toucher au point que j’ai l’impression qu’il a une « âme ». C’est un aspect très important dans ma notation.
Un autre élément subjectif est le style de l’auteur. La « plume » joue un très grand rôle, et comme le sentiment global que j’ai mentionné au début c’est un élément purement subjectif. Je peux aimer alors que le prochain lecteur va détester.
b) Des éléments plus objectifs
Je prends en considération la réalisation du roman, sa structure, sa fluidité. De très bons romans existent, de ceux qui touchent, mais qui pèchent par une mauvaise construction, un manque de la technique. Ceci est souvent le cas dans les premiers romans (où je le pardonne plus facilement tout de même).
Ensuite il y a la cohérencequi peut, selon le roman en question, être primordiale. Un polar dont la logique n’est pas poussée au bout ne pourra pas obtenir une bonne note. Un roman historique dans lequel les faits ne peuvent s’être déroulés comme présenté ne peut obtenir une bonne note.
Alors que dans un roman de littérature sentimentale, on s’assoit un peu sur la cohérence, ici ne compte que le sentiment.
La cohérence aura donc plus de poids dans les romans plus « ambitieux ».
Les recherches peuvent constituer un grand bonus, c’est toujours un plus, jamais à perte ! Cela explique d’ailleurs que tous les romans historiques que j’ai lus ont reçus une note plutôt correcte. Le seul défaut peut être une trop grande scolarité qui peut lasser. Mais l’idée d’apprendre tout en me divertissant me séduit à chaque fois :
c) Les éléments que je ne prends pas en considération pour la notation, les éléments de forme
Je soulève, dans mes articles, certains aspects purement formels que je ne prends jamais en considération pour ma note.
Cela est le cas notamment des fautes d’orthographe ou de grammaire. Déjà , je n’ai jamais lu un livre dans lequel je n’ai pas rencontré des fautes d’orthographes, plus ou moins nombreuses selon l’auteur mais surtout la maison d’édition.
Car certaines maisons d’éditions ne corrigent pas ou se servent simplement d’un correcteur électronique, pas d’un relecteur humain.
L’auteur ne peut se corriger lui-même, il entrera toujours trop dans son histoire, ses yeux passeront sur certaines fautes de frappe ou d’inattention sans les voir. Cela ne veut pas dire qu’en les lisant chez son voisin il ne s’exclamera pas d’effroi devant la même faute ! Donc, c’est un élément que je soulève parfois, quand les fautes sont vraiment trop nombreuses, ou quand certaines expressions sont trop souvent répétées. Mais je ne le reproche jamais à l’écrivain à travers la note.
Il en va de même de la forme, de la couverture (qui est bien évidemment sans aucun lien avec le roman, c’est un élément marketing, mais parfois elle est vraiment trop affreuse et je ne peux faire autrement que réagir).
Bref, tout ce qui est purement formel reste en dehors de ma notation, même si j’en parle dans mon commentaire.
5) Ces livres que je ne note pas
Je ne note en aucun cas les témoignages. Ce sont des récits personnels, livrés par des hommes ou femmes qui souhaitent partager avec nous leur expérience, ces expériences sont souvent douloureuses ou autrement instructives.
On ne peut pas noter une expérience personnelle, quelle qu’elle soit. On peut l’apprécier ou non, mais on ne peut pas la juger.
De même que l’écriture ne peut se juger dans ces cas-là , puisque l’auteur ne sera pas un « écrivain » mais seulement quelqu’un qui partage.
Je ne note pas non plus la poésie. Je n’ai pas la connaissance suffisante, la technique suffisante. Je lis peu de poésie, mais quand j’en lis je tente de la sentir, de mettre des mots sur mes impressions et sentiments. Mais je ne me vois pas juger des œuvres aussi personnelles. Je donne alors juste mon sentiment personnel, c’est tout.
Enfin, certains livres restent simplement en dehors de toute notation, des collections de textes par exemple, des petits ouvrages de cadeaux, des récits inclassables …
6) Le choix de mes lectures
Je suis une lectrice avide, j’aime découvrir de nouveaux livres, de nouveaux auteurs.
J’aime certains genres plus que d’autres, vous l’avez remarqué depuis le temps.
Mes choix se font de différentes façons, souvent le genre littéraire détermine d’ailleurs ma façon de choisir mon livre :
- Par internet, les blogs :
Les romans, je tente souvent de les lire en version originale. Comme certains livres n’ont pas encore été traduits en France je me réfère nécessairement aux commentaires étrangers – et donc des blogs ou des commentaires internet. Ceci est surtout le cas dans tout ce qui est Urban Fantasy, Fantasy ou Bit-Lit.
Le problème est qu’on ne peut alors pas faire d’essais de lecture (sauf Amazon, merci !). Il faut faire confiance, et souvent j’ai eu tort. Mais souvent j’ai découvert de bons romans ! C’est donc mon moyen préféré de découvrir des livres.
Le très grand inconvénient est qu’on aborde le roman avec un a-priori suite au commentaire lu … mais bon, on n’a qu’à se faire sa propre opinion !
- Dans les librairies
Je peux y passer des heures. Ici je me lance souvent dans les Chick-Lit, juste comme ça, dans les romans historiques, car mises en évidence (ah, le marketing, ça marche). C’est un bon moyen, puisqu’on peut faire des essais de lecture en feuilletant. Mais ce n’est pas un ma façon de choisir préférée puisque je suis soumise au choix de la librairie, et s’il s’agit d’une grande enseigne (genre Virgin ou Fnac) on me soumettra toujours les mêmes romans, généralement des grandes maisons d’éditions. Dès lors, il vaut mieux aller dans les petites librairies, qui n’ont alors pas le même choix ou seront trop spécialisés …
- Par des amis
On me conseille souvent des romans. Et vous, qui me suivez, vous me donnez souvent d’excellents conseils de lecture !!!!! Merci d’ailleurs, continuez !!
- Par les auteurs eux-mêmes
Il m’arrive d’être contacté par des auteurs (courageux) qui me proposent de lire leur livre. Généralement, ce sont des romans qui peuvent me plaire, sinon je refuse puisque cela me gêne, sinon.
Ai-je tendance à surnoter ces romans ? Pas vraiment. Mais il est vrai que si j’hésite entre deux notes, ce qui m’arrive souvent, je pencherai alors pour la note qui est un peu plus élevée. Néanmoins, il s’agit toujours d’un quart de point, au maximum.
- Dans les festivals
J’adore les festivals ! Ici, je choisis mes romans en fonctions de l’auteur ! C’est le seul moment où son regard, sa façon d’être peut être déterminant.
Deux moyens de me faire acheter un roman dans un festival : l’auteur me plait, je l’écoute, je suis séduite, j’embarque en deux secondes le roman. La décision est alors prise en une fraction de seconde. Un achat presque compulsif – et étonnamment ce sont mes meilleurs choix.
Puis, l’autre moyen, c’est de me gaver.
Je suis d’un naturel timide, j’ai du mal à dire non. Et vous avez toujours un ou deux auteurs dans un festival qui vous haranguent, qui ne vous lâchent plus, vous cherchez alors des yeux de l’aide ailleurs, vous n’en trouvez pas, personne ne vient à votre rescousse puisque tous sont ravis de ne pas être à votre place. Et l’auteur continue à vous vanter les mérites de son/ses romans, vous ne vous en débarrassez pas en disant « cela ne m’intéresse pas » puisqu’il vous proposera autre chose, ni même avec un semi-poli « je vais faire un tour, je reviens » (alors que tout le monde sait qu’on ne reviendra très probablement pas, sauf exception). Non, il vous retiendra en déversant encore plus de paroles sur vous. Alors je choisis le moindre mal, le roman le plus court, ou le livre le plus court qu’il propose …. Et généralement je n’aime alors pas ….. Et je retiens le nom de l’écrivain, car la prochaine fois je ferai un grand détour autour de son stand !!!
- Les émissions littéraires
J’admets, j’avoue, je ne regarde pas les émissions littéraires à la télévision. Pourquoi ??? Parce que je lis beaucoup et que je regarde peu la télé, alors, quand je le fais, pas la peine que je me lance encore dans une lecture déguisée !
Mais la radio, oui. Quand je prends la voiture, j’écoute toujours la radio, les infos, la musique et parfois les émissions littéraires courtes (du genre deux minutes). Et ces émissions me donnent fréquemment envie de lire un roman.
- Une chose ne détermine jamais mon achat
Je ne choisis jamais un roman à travers la presse écrite, genre magazines. Ce sont des critiques trop formatées, généralement sur des romans de personnages dont le nom est vaguement célèbre ou d’auteurs de grandes maisons d’éditions. Les critiques sont d’ailleurs lisses et fades. Je ne lis pas ces livres, souvent même j’étais sur le point d’en lire et je change d’avis.
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