L'incidence des mélanomes cutanés infiltrants augmente. Que ce soit pour le mélanome superficiel extensif dont le pronostic est le plus favorable ou les autres types de mélanomes qui augmentent tout particulièrement chez les hommes. Que ce soit pour les lésions précoces ou les lésions épaisses, qui ne diminuent pas. Ces résultats, publiés pour la première fois en France, par l'Institut de veille sanitaire et les registres de cancer, sur la période 1998-2005, issus de données couvrant environ 14% de la population française métropolitaine marquent l'insuffisance d'adhésion du public aux campagnes de prévention
Ainsi, entre 1998 et 2005, 8.128 mélanomes cutanés infiltrants ont été dénombrés dans ces 11 départements (Bas-Rhin, Calvados, Doubs, Haut-Rhin, Hérault, Isère, Loire-Atlantique, Manche, Somme, Tarn et Vendée).
Ces cas ont été répartis selon les 4 principales formes anatomo-cliniques :
1. le mélanome superficiel extensif (SSM) : à croissance lente (1 à 5 ans) et horizontale (ou radiale), puis plus rapide et verticale. Leur localisation est ubiquitaire avec une prédominance aux membres inférieurs chez la femme et au niveau du tronc chez l'homme. Ils peuvent présenter une ulcération à un stade évolué.
2. le mélanome de Dubreuilh : à croissance lente, sur plusieurs années et horizontale puis verticale. Ils sont localisés le plus souvent dans des zones exposées au soleil (surtout au niveau du visage mais aussi du cou et du dos des mains) et ils peuvent présenter une ulcération à un stade évolué. Leur survenue est liée à des expositions répétées aux rayons ultra-violets.
3. le mélanome acral-lentigineux, localisé dans la région palmo-plantaire, sur le lit et le pourtour des ongles. A évolution bi-phasique.
4. le mélanome nodulaire, bleu-noirâtre, de taille variable. Sa croissance est rapide, pouvant s'ulcérer. Il envahit rapidement le derme en profondeur. Ce type a le pronostic le plus défavorable.
Les mélanomes à pronostic plus sévères augmentent chez les hommes : Plus de la moitié des cas, tant chez les hommes que chez les femmes, correspondent au mélanome superficiel extensif dont le pronostic est le plus favorable. Leur incidence est en augmentation pour les 2 sexes.
Pour les autres mélanomes, l'augmentation est observée uniquement chez les hommes pour les mélanomes de Dubreuilh et ceux dits « inclassés ».
Les lésions épaisses ne diminuent pas :
· L'incidence des mélanomes dont l'indice de Breslow est inférieur à 1mm (mélanomes de bon pronostic diagnostiqués précocement) augmente à la fois chez l'homme et chez la femme.
· Les lésions épaisses (indice de Breslow supérieur à 1 mm) ne diminuent pas, selon cette étude, et les chercheurs interprètent ce résultat comme une difficulté d'adhésion d'une proportion de la population aux messages de prévention ou encore à la présence précoce d'une lésion physiologiquement plus agressive (mélanome nodulaire).
· Parallèlement à cette augmentation, l'incidence des mélanomes dont l'épaisseur n'est pas précisée diminue.
De fortes disparités géographiques sont constatées, liées à l'exposition solaire aux heures riches en rayons ultraviolets A et surtout B, intermittente plus que permanente. De fortes disparités selon les sujets, les personnes à peau blanche, claire – rousse ou blonde –étant souvent prédisposées génétiquement à avoir de nombreux nævus pigmentaires.
L'InVS rappelle la gravité de ce cancer en cas de découverte tardive et l'identification de facteurs de risque évitables comme une exposition excessive et non protégée aux rayonnements ultra-violets, l'absence de dépistage. Les campagnes de prévention, pourtant répétitives, sont donc à poursuivre pour accroître la sensibilisation du public.
Source : InVS
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