Alors que les prix de l’essence n’en finissent pas de battre des records, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’un éventuel blocage des prix n’aurait « aucun sens ». Le président de la République préfère appeler les régions à diminuer leur taxe sur le carburant, située entre 0 et 2,5 centimes d’euros par litre.
« C’est se moquer des Français de dire qu’on va bloquer les prix », a estimé le président-candidat sur le ondes de la radio RTL. « Vous imaginez bloquer les prix d’un pétrole qui est vendu par l’Arabie Saoudite, par un certain nombre de pays producteurs? », a-t-il interrogé. « C’est mentir de dire ça, cela n’a aucun sens ».
Plutôt qu’un blocage temporaire des prix de l’essence, le chef de l’Etat suggère aux régions « qui prélèvent une taxe sur le pétrole, d’alléger cette taxe et de la diminuer ». Depuis le Grenelle de l’environnement, les régions ont le pouvoir de majorer la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) sur les carburants afin d’affecter l’argent récolté en partie à leurs ressources dans le cadre de transferts de compétence Etat-régions, et en partie à la construction de transports durables.
Certaines régions comme la Corse ou le Poitou-Charentes ne prélèvent rien. L’Île-de-France prélève 1,15 centime par litre pour le gazole et 1,77 pour l’essence, le Rhône-Alpes et PACA 1,15 centime pour le gazole et 1,77 pour l’essence, tandis que les autres régions prélèvent 2,5 centimes d’euro par litre.
Une diminution de cette majoration résoudrait-elle le problème de la facture du carburant pour les consommateurs ? On peut en douter. A la Réunion, cependant, l’Etat -qui fixe les tarifs par arrêté préfectoral- va baisser le prix de l’essence à la pompe de 8 centimes par litre à partir du 1er mars, et jusqu’à la fin de l’année.