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Tu laisses errer tes doigts au hasard du clavier
Chercher le fil un moment rompu
Renouer avec les amarres et la terre ferme
Ton front dans les nuées de l’esprit
Tu chemines dans les brumes de rêves
Entend musiques d’ange en ton for intérieur
Dieu le fracas que fait le mur du réel
Lorsque ton front s’y cogne
Avec la violence de ta naïveté
*
Que vaudrait vie si de rêves n’était soutenue
Juste un ciel posé sur des soupirs
Rien de palpable où poser mains inexistantes
Nulle peau amoureuse où laisser courir les doigts
Battements de cœur éteints dans un matin de silence absolu
*
Pourtant c’est à cette source que chaque jour tu bois
Prélevant au mutisme qui est tien
La force d’aligner encore quelques mots
Long chapelet égrené au fil de jours de tendresse et de peurs
L’angoisse qui sous-tend toute chose en ce monde
La perte insensée du simple et du cordial
Juste derrière toi l’amour en colonne vertébrale
Te tient debout contre toutes les marées
Le vent froid qui te glace l’échine
Ne pourra rien contre cette force venue du dedans
Au dehors transmise et multipliée de silences
Tu vis chaque jour avec l’œil émerveillé de le vivre encore
Manosque, 28 décembre 2011
© Xavier Lainé, janvier 2012
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