Dégustation à l'aveugle et déjeuner

Par Daniel Sériot

 

Un de nos amis organise, mensuellement, des dégustations à l’aveugle autour d’un repas avec quatre ou cinq convives. Chacun apporte quelques flacons qu’il fait goûter aux autres, et peut ainsi recueillir leurs impressions. Nous ne sommes pas assez nombreux pour fonctionner en aveugle totale, ce qui obligerait chacun de nous à préparer successivement la dégustation et serait, alors, un peu frustrant pour le préparateur. Le thème choisi pour cette séance était les vins d’assemblage français d’un millésime antérieur à 1995.

Les deux premiers vins commentés ont été dégustés pour eux même et servis avec terrine de lapin au thym, châtaignes et noisettes.

Saint Emilion : Pavie Macquin 1989



La robe est profonde, avec des reflets de teinte rubis à légèrement orangés. Le nez, intense et séduisant, évoque la truffe noire, le tabac blond, l’humus, les fruits un peu cuits, agrémentés de notes épicées et réglissées. La bouche est solidement construite, avec des tannins fondus, mais un peu rustiques. Les saveurs tertiaires dominent des fruits un peu plus frais que ceux décelés à l’olfaction. La finale est persistante, un peu tannique complexe dans son expression aromatique, d’une bonne fraîcheur, ponctuée de notes ferrugineuses. Un vin encore vivant, mais qui a dépassé son plateau de maturité. Noté 15,5, note plaisir 16.

Saint Emilion Grand Corbin Despagne 1978

La robe est soutenue, avec une couleur orangée dominante. Le nez est délicat et assez expressif, avec des arômes de roses séchées, de sous bois (dont les champignons), de fruits rouges un peu fanés, de fines épices et des notes sanguines. La bouche est veloutée, avec des tannins complètement fondus, dans une construction svelte, un peu plus étoffée dans son centre, avec des fruits encore présents. La finale, d’une persistance normale est élégante, fine, avec quelques fruits un peu plus frais, des saveurs de tabac, d’humus, et des notes ferrugineuses. Noté 14, note plaisir 15