Le musée de la Légion d’Honneur se penche sur la fin de l’Empereur
Avec l’exposition « La Berline de Napoléon. Le mystère du butin de Waterloo », le musée de la Légion d’Honneur (et des ordres de chevalerie), glorieuse institution créée par Napoléon Bonaparte lui-même, fait un retour sur image, ou plutôt sur objets, en évoquant la Mère des Défaites de Napoléon, Waterloo.
Une centaine d’objets et d’effets personnels de l’Empereur des Français, dérobés au soir de l’ultime bataille, éparpillés chez des collectionneurs et dans des musées à travers toute l’Europe (principalement le musée historique d’État de Moscou), ont été rassemblés ici pour la première fois, dont une authentique et impressionnante berline, et la majorité de ses décorations honorifiques personnelles, tous ayant été pris sur le champ de bataille par les Prussiens, les Anglais et les Hollandais.
Des vêtements (dont sa redingote et l’un de ses fameux bicornes), ses vaisselles d’argent, son linge chiffré, ses bijoux, ses nécessaires de toilette sont ainsi exposés « contextualisés » aux côtés de cartes, de livres et d’insignes, souvent fortement symboliques de l’Empire.
Une splendide serrure « mathématique » en imposa tellement aux vainqueurs que nul d’entre eux n’osa la forcer. Elle protégeait notamment de belles carafes en cristal, gravées à son nom…
Pour les nostalgiques de la grandeur passée de l’Empire et de la France, la souffrance qu’une telle exposition peut engendrer pourrait se révéler insoutenable.
Il s’agit là, tout de même, de traces laissées par l’homme qui léguait à la France le Code civil, le Conseil d’État, les départements et bien d’autres choses encore, dont 93 000 décorés contemporains de la Légion d’honneur.