En matière de transport aérien, les sites de réservation en ligne et les comparateurs de prix ont marqué leur époque lors de leur apparition puisqu’ils permettaient, et permettent encore, de trouver facilement le meilleur billet au meilleur prix, en fonction de la destination recherchée et de la date de départ. Seul problème : ces sites pullulent désormais sur la toile, à un point tel que l’offre perd en visibilité et que le voyageur, s’il souhaite vraiment trouver le meilleur tarif, doit prendre son bâton de pèlerin un peu comme il l’aurait fait autrefois. D’où la naissance d’un nouveau concept, de prime abord un peu farfelu : pourquoi ne pas payer les internautes pour faire ce travail à votre place ?
C’est en tout cas le pari lancé par le site australien Flightfox. Chaque globe-trotter en quête du meilleur prix peut s’aventurer sur le site, y indiquer le vol souhaité (par exemple Sydney – Djakarta) et promettre à celui qui trouvera le meilleur tarif une récompense pécuniaire, cette dernière s’élevant par défaut à 29 dollars australiens. Le site Flightfox proclame que chaque client bénéficie en moyenne d’une réduction de 369 dollars, qui compense donc largement en théorie le montant de la récompense, versée automatiquement au moment où le client réserve son vol via le site.
Le modèle économique tire sa viabilité de la compétition qu’il installe entre ses différents chercheurs du web, surnommés des « flight hackers ». Ces derniers, pour tirer leur épingle du jeu, sont obligés de maîtriser toutes les subtilités du vol économique, consistant notamment à réduire les taxes obligatoires ou les surcharges à leur plus simple expression. Les correspondances complexes ou improbables, ainsi que les points fidélité des grandes compagnies n’ont par ailleurs aucun secret pour eux.
Les petites astuces, additionnées les unes aux autres, adaptées au profil de chaque voyageur, permettent effectivement d’obtenir des réductions parfois spectaculaires, bien au-delà de ce que peuvent fournir de classiques comparateurs de prix, qui fonctionnent après tout comme de simples moteurs de recherche. Chaque vol demandé est considéré comme un concours à part entière, dans lequel s’affrontent les prospecteurs pour une durée comprise entre un et cinq jours. Un simple coup d’œil aux compétitions en cours donne une idée des économies pouvant être réalisées, allant par exemple jusqu’à des rabais de près de 50% pour un New York – Sydney.
Les destinations européennes comptent encore parmi les moins couvertes par Flightfox : un concept à adapter localement ?