Pour tous ceux qui fréquentent le jazz dans le sud-ouest et, particulièrement, dans la région toulousaine, Christian Ton Ton Salut est une figure emblématique. Ce serait, certes, réducteur de ne le considérer qu'au travers de la scène toulousaine mais son lien à la "ville rose" en fait une figure historique. Donc, puisqu'il se produisait hier soir, au sein de son Jazz Unit, nous avons couru l'écouter et le voir avec quatre très très bons musiciens. On avait déjà eu l'occasion de voir cette formation (et d'en parler) puisque ce sont eux qui avaient fait la clôture de l'édition 2011 de Souillac en Jazz. Et j'ai revu avec un plaisir immense, outre Ton Ton Salut, Cyril Amourette, Julien Duthu, Nicolas Gardel et David Pautric. Immense car c'est à la fois une rencontre musicale et humaine. Ton Ton Salut est un leader charismatique qui dirige avec bonne humeur, humour et efficacité et qui a véritablement un sens des autres. Les autres, ce sont, bien entendu, les musiciens avec lesquels il joue (j'ai entendu quelqu'un évoquer un parallèle avec Art Blakey!) mais aussi le public qui, à chacun de ces concerts, a le privilège de goûter à la grande générosité musicale et humaine de cette formation. Bref, c'est véritablement un très grand moment que nous avons passé hier soir dans un Mandala plein à craquer dont nous sommes sortis à 1h30 du matin, conquis par ce qui venait de s'y passer.
Le Jazz Unit de TT Salut y a envoyé, en trois sets, un très beau concert dans un Mandala plein à craquer où celles et ceux qui avait eu la curieuse idée d'arriver après 21h se sont retrouvés debouts, serrés comme des sardines en boîtes. Faut dire que les concerts commencent aux alentours de 22h. et qu'il faut trancher entre être assis et attendre au moins une heure ou arriver pour le concert et rester debout. Et, hier soir, dans une ambiance quelquefois électrique du genre:
Ton Ton Salut: "Vous nous entendez?"
nous: "oui!!!"
Ton Ton Salut: "Ben nous aussi"
Une subtile manière de mettre un terme au brouhaha du fond de la salle qui gênait considérablement ceux qui étaient à côté des bourrus bruyants.
Trois sets donc qui sont allés crescendo en passant par Theolonius Monk, Steve Swallow, "Griffonnage", une composition de David Pautric, Wayner Shorter et un blues formidable pour lequel Mathieu Haage avait rejoint les cinq doigts de la main, habile et prête à serrer la votre, avant un rappel, pardon "un petit dernier". Nous sommes sortis ravis, le sourire béat de tant de musique et d'attention.
Gilles