Principe des 31 Songs
Mes parents sont plutôt du genre musique classique. Ma mère a bien quelques vinyles des Who ou Janis Joplin mais je ne me rappelle pas d'un jour où l'un d'eux a mis un CD non classique dans la chaîne hifi du salon. Ma mère écoute peu de musique d'elle-même de toute façon, je crois qu'elle n'est pas très difficile et que les choix des hommes de la maison lui suffisent.
C'est pour ça qu'à la maison il ne fallait pas compter sur mes parents pour initier ma culture musicale en rock, pop, blues ou tout autre genre avec des instruments électriques. Et comme je n'avais pas de grand frère ou cousin à qui demander, j'ai du découvrir la variété du monde la musique tout seul. Comme beaucoup de gens, ça a commencé autour de mes 10 ans avec la radio de ma chambre. Je tournais le bouton du tuner pour trouver un titre ou une émission qui me plaisait. A l'époque j'écoutais beaucoup Rire & Chansons, les comiques étaient encore bons et les groupes pop-rock qu'ils passaient convenaient parfaitement à mon apprentissage musical. Et parmi tous ces morceaux qui passaient à la radio, il y en avait un qui revenait sans-cesse. Ou du moins qui ne me faisait jamais changer de fréquence. Lemon Tree. Ou plutôt "le titre où le mec chante I wonder how, I wonder why" car j'arrivais jamais à entendre le titre à la radio. Je ne saurais dire pourquoi mais ce titre m'a marqué, il passait tout le temps et je l'ai mis sur mes premières mixtapes avec 74-75 des Connell's, Gangsta's Paradise de Coolio ou Two Princes de Spin Doctors (oui, je fais partie de ces vieux qui enregistraient des morceaux sur des cassettes)(j'ai 26 ans dans dix jours putain).
Après, je suis passé dans une période plus British avec The Verve, Blur, Pulp et Radiohead, mais autour de mes 10 ans c'était vraiment cette pop, essentiellement américaine, qui berçait mon quotidien. Et Lemon Tree est le symbole de ces après-midi dans ma chambre à jouer à la Bonne Paye ou à lire Chair de Poule. Ces après-midi d'insouciance où on avait le temps de s'ennuyer, allongé sur le lit à écouter de la musique. A cet âge où on commence à apprendre l'anglais, les chansons britanniques et américaines donnent matière à apprendre encore et toujours ; et attisent la soif de découvertes d'un enfant qui devient adolescent. Et puis cette chanson m'a aussi marqué à l'époque parce que les paroles sont faciles à comprendre, sans doute parce que Fool's Garden est un groupe allemand qui articule bien et n'utilise pas de mots trop compliqués.
Même si, quinze ans plus tard, j'ai toujours pas compris le "Yesterday you told me 'bout the blue blue sky"...