Le baron tuait des bécasses,
Il les rapportait aux cuisines du château.
(Il se régalait de ces oiseaux
Et en offrait à ses invités)
À la fin des diners,
Il rangeait les têtes
Sur une grande assiette.
On lui apportait un peu de graisse.
Commençait alors la grand-messe !
Il oignait les têtes,
Les fixait sur des lancettes
Qu’il piquait sur un bouchon.
Il faisait tourner sa construction
D’un coup de doigt
Tous les convives comptaient
Un, deux, trois…
Quand le tourniquet s’arrêtait
Le bec d’une des bécasses pointait
L’invité qui allait se régaler.
Le baron grillait alors à la bougie
Les petits crânes. La graisse crépitait.
La peau rissolée fumait.
Le chanceux dégustait à l’envi.
Les convives trinquaient à sa santé.
Et quand le vainqueur avait terminé,
Il devait raconter
Une histoire drôle aux déshérités.
Paulin ÉPOULOTE
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Un poème jamais ne valut un diner.
J. Berchoux
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