Magazine Cinéma
dimanche 26 février 2012
En regardant ce film je me suis dit : « est-ce que Clint Eastwood est un grand réalisteur ? », puis j’ai repensé à « Mystic river », « Million dollar baby », « Impitoyable » et les autres ; et la réponse est évidemment OUI. Mais au milieu de cette filmographie impressionnante il y a quand même quelques accidents, surtout lorsque le cinéaste fait de la science-fiction comme avec « Space cowboys » ou « Firefox » ou bien encore lorsqu’il glisse dans le pathos facilo-facile comme dans « Gran Torino ».
Pour « Invictus », c’est un peu le cas. En fait ce film aurait pu s’appeler « L’apartheid au pays des bisounours ». J’avoue ne pas connaître du tout les détails de la transition de l’Afrique du Sud dans les années 90 et même si le grand mérite du film est de montrer le rôle prédominant de Nelson Mandela dans ce processus, je trouve tout ceci un peu trop lisse, on a l’impression que tout se passe relativement bien, sans trop d’accrocs, grâce seulement à un match de rugby.
Enfin, si l’on parle de rugby, c’est là ma terrible déception. J’ai détesté la manière de filmer d’Eastwood. Elle était peut-être destinée à un public de béotiens, voulant rapprocher ce sport avec le football américain bien connu de la cible commerciale de ce film. Mais franchement, c’est sale, mal fait, le montage est très bizarre par moments. Bouh que c’est laid ! Allez voir « L’enfer du dimanche » (qui lui parle du football américain), vous verrez ce que c’est de bien filmer un sport. En fait, les scènes de rugby sont réduites au minimum et je le comprends bien, ce n’était pas le but du film mais cela n’aurait pas dû empêcher le cinéaste de faire quelques efforts !