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Le syndrome de Blanche-Neige

Par Theoma

 

Un jour mon prince viendra...

 

En lisant plusieurs romans destinés au lectorat adolescent, je m'interroge. Un des thèmes essentiels est l'amour, le vrai, celui d'une vie, celui qui transcende tout, même le mal. L'amour salvateur tout puissant tant recherché des jeunes filles et de bien des femmes.

 

La romance ne date pas d'aujourd'hui, elle se présente sous de nombreuses formes ; romans classiques, en consommation jetable, bit-lit, chick-lit, dystopie, littérature, etc. Des palpitations pour tous les goûts et toutes les sphères. La romance est transversale car l'amour est universel, il nous concerne tous.

 

Si le roman d'amour a changé de forme à travers les siècles, je me demande si tel et le cas en ce qui concerne son fond. Certes l'héroïne est plus étoffée, ses libertés et ses droits sont indéniables. Pourtant, un canevas, une franchise de l'héroïne romantique semble exister entre les auteurs :

 

> elle est vierge

> elle est jeune

> elle tombe irrémédiablement amoureuse d'une homme plus âgé,

par conséquent plus expérimenté, et fortement tourmenté.

 

Dès lors, telle une mère, une infirmière, une éducatrice, une... sainte, elle prend en charge cette âme torturée qu'elle sauvera de son amour. Une trame unique qui fait la recette des Harlequins. Mon problème, est qu'elle se répand dans de nombreux romans jeunesse et je ne peux que m'interroger sur les conséquences.

 

La première fois est importante et oui, faire passer le message de passer ce cap dans le respect et l'amour peut l'être aussi. Par contre, pourquoi la virginité de l'héroïne est-elle aussi cruciale ? Et surtout, pourquoi le premier doit-il être absolument le dernier ?

 

Peut-on vraiment « sauver » qui que ce soit ? Nous avons de l'influence sur les personnes que nous aimons mais au final, elle prendront toujours la dernière décision. Si je vous dis : personne ne peut sauver personne, ça vous fait mal ?

 

N'influence-t-on pas les femmes en devenir à être les gardiennes d'une société aujourd'hui obsolète ? Ne les pousse-t-on pas à rechercher ou à accepter une relation tourmentée et à leur faire croire qu'elle détiennent une baguette magique qui leur permettra d'accéder au bonheur ? « Avec moi, il va changer, les autres femmes n'ont pas su mais moi oui ». Pire : « s'il me frappe, j'en suis responsable, je n'ai pas su le changer, le sauver ».

 

Ces schémas littéraires ne démontrent-ils pas que l'accomplissement est dans le couple, d'une vie maritale avec enfants, qu'être seul-e est la perdition ? La littérature est-elle le reflet de la société ou est-ce cette dernière qui refuse de céder un des derniers vestiges d'une société patriarcale ? N'attend-on pas aujourd'hui trop du couple ? Comme si la relation à deux devait répondre à toutes nos attentes, désirs et fantasmes...


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