Attention les enfants ce comic-book est une bombe atomique.
Publié entre 2007 et 2009 (soit 24 numéros) chez Image, The Sword est le dernier bijou en date de Jonathan et Joshua Luna, les deux frères philippins déjà coupables des très bons Ultra et Girls (déjà sortis en français chez Delcourt). Si vous avez aimé comme moi leur précédents titres, je n’ai nullement besoin de vous convaincre, mais pour les autres lisez bien les quelques lignes qui vont suivre.
The Sword retrace le destin de Dara Brighton, une jeune paraplégique insouciante et entourée de sa famille et de ses amis, dont la vie va basculer dans l’horreur lorsque trois inconnus aux pouvoirs surnaturels en quête d’une mystérieuse épée s’invitent chez elle et massacrent violemment ses parents et sa soeur. Laissée pour morte dans une maison en flamme, Dara ne doit son salut que grâce au plancher qui se dérobe sous le poids de son corps presque sans vie. Gisante parmi les fondations, son regard se pose alors sur un étrange objet qui au simple contact de sa main va panser ses blessures et lui faire retrouver l’usage de ses jambes. Cet objet, je vous le donne dans le mille est bien entendu l’épée tant convoitée.
A l’enterrement des membres de sa famille, Dara apprendra que son père n’était pas forcément l’homme qu’il prétendait être, sa quête de la vérité commence alors ainsi que son désir de vengeance, elle est en cela aidée de sa meilleure amie Julie, et de Justin l’un des élèves de son père qui connait bon nombre de détails sur l’épée et son histoire.
Les frères Luna s’amusent tout au long du récit à ne pas trop en dire et nous embarque dans la soif de vengeance de l’héroïne, usant des effets gore bien sentis et spectaculaires (mais je vous rassure, rien à voir avec Crossed), et des retours dans le passé qui nous permettent de comprendre les motivations des trois meurtriers.
De plus, le personnage de Dara est d’autant plus intéressant qu’il évolue grandement pendant ces 24 numéros, et là encore des flash-back sur son ancienne vie et notamment sur ses rapports avec les différents membres de sa famille sont également des indices importants et émouvants pour cerner la psychologie du personnage. En contrepartie, le pouvoir de l’épée est tellement lié aux facultés de l’héroïne que l’on en vient à se demander si son obstination, son obsession de vengeance n’est pas influencée par cette arme millénaire à l’agenda bien précis…
Et ce qui est absolument génial les enfants, c’est que les réponses sont bel et bien présentes, ici pas d’entourloupe la série s’achève avec une vraie fin, qu’elle plaise on non peu importe, en 24 numéros The Sword est proportionnellement aussi exceptionnel que Y The Last Man, tant l’histoire est prenante et réellement très bien construite.
Alors je ne comprend absolument pas pourquoi ni comment cette perle n’a pas encore été publiée en Français, ça me troue carrément quelque chose, mais vous pouvez toutefois vous jeter les yeux fermés sur l’omnibus qui est disponible à partir de 50 € sur Amazon (mais également à 125€ alors qu’il me semble que c’est exactement le même produit…là aussi il faut qu’on m’explique).