Une nouvelle augmentation des taxes sur le tabac avec pour objectifs, non seulement de réduire la prévalence du tabagisme en France mais aussi de bloquer le mouvement à la hausse de la consommation en France et contrebalancer son coût pour la Santé publique, soit plus de 47 milliards d'euros par an. Alors que l'augmentation du prix du tabac est reconnue comme une mesure essentielle dans la lutte contre le tabagisme, le Haut Conseil de la santé publique a décidé d'en faire à nouveau « usage » espérant aussi pouvoir directement modérer le tabagisme chez les jeunes.
Depuis 2004, dernière année de forte augmentation des taxes sur le tabac, cet outil n'a pas été suffisamment mobilisé, explique le HCSP, dans son communiqué.
Le Haut Conseil de la santé publique recommande donc d'augmenter les taxes sur tous les produits du tabac et de taxer à l'identique tous les produits du tabac (cigarettes, cigares, tabac à rouler, …) tout en accompagnant cette hausse du prix par des actions de prévention : Adaptation des messages et des actions aux différents groupes de populations de fumeurs, interventions pour diminuer le tabagisme des fumeurs des catégories sociales, meilleure prise en charge des médicaments de sevrage tabagique.
La France se rapprocherait, en la matière, de l'application de la Convention Cadre de Lutte contre le Tabac de l'OMS, avec un comité de pilotage unique du contrôle du tabac et de l'application de la Convention, dépendant directement du Premier ministre.
Car la hausse du prix du tabac en France, jusque-là n'a pas entrainé de baisse de consommation et la France reste, avec environ 30 % de fumeurs réguliers, loin de l'objectif d'une prévalence à 20 %, tel que défini par l'OMS pour la région Europe. 11 milliards sur un an, c'est ce que rapportent les taxes sur le tabac. 600 millions d'euros étaient déjà attendus pour 2012, au-delà de la hausse de 6% appliquée en octobre dernier aux cigarettes (6%) et au tabac à rouler (9%). Cette mesure d'augmentation en 2012, déjà planifiée dans les mesures de réduction du déficit public, sera donc probablement plus élevée que les 6% prévus.
Source : Haut Conseil de la Santé Publique-25 février 2011 « Augmentation des taxes sur le tabac en vue de réduire la prévalence du tabagisme en France"