Comme ex-théâtreux pour la partie spectacles vivants. Ou comme hôtelier "vendant" du cabaret pour la partie cabarets parisiens.
C'est donc le Crazy Horse que j'ai poursuivi de mes assiduités.
L'invitation m'était généreusement accordée par une charmante "petite main" de la maison, en contact avec les 1200 hôtels que compte Paris. J'étais impatient. Et curieux de découvrir Désirs, le spectacle signé Philippe Decouflé et Ali Mahdavi.
Mon amie Audrey rêvait d'assister un jour à un spectacle du Crazy. J'étais quant à moi partagé entre le souci de voir l'image de la femme réduite aux fantasmes masculins, pour ne pas dire machistes, et l'envie d'endosser le rôle du spectateur lambda. Mes craintes ont vite été balayées. La magie (et le champagne) ont opéré.
Alors bien sûr j'entends les railleurs qui murmurent : « Quel gâchis ! Donner à un homme qui ne fantasme que sur le corps d'un autre homme de somptueuses créatures nues sur un plateau, quasiment à portée de caresse... » D'ailleurs, j'ai bien aperçu la convoitise et les soupirs émoustillés de certains spectateurs. Car ce sont dix danseuses presque nues que l'on admire durant 1h30. En une succession de tableaux aussi impertinents qu'esthétiques. Déclinant les thèmes inépuisables de la séduction, du charme, du désir. Avec une jolie touche d'humour et d'émotion.
Mais il s'agit surtout d'un objet artistique à part. Captivant. Alchimie parfaite entre chorégraphie sur des musiques aussi accrocheuses qu'éclectiques – du Toxic de Britney au troublant Man is the baby de Antony and the Johnsons – et lumière. Ah ! la lumière du Crazy Horse, la lumière ingénieuse et sublime, un costume à part entière, ondoyante, espiègle, enveloppante...
Superbe.
Et nous étions béats et pompettes...