Moins de 4 mois après être apparu sur nos écrans via Youtube, Dizzy Dros est sûrement le rappeur qui fait le plus de buzz en ce moment. Jeune pousse qui ne manque pas de maturité, Dros se démarque nettement de la nouvelle vague de rappeurs marocains avec sa gangsta attitude et ses basslines croustillantes. Découvrez l’interview !
Achraf El Fitre : Avant toute chose, peux-tu faire une petite présentation à nos lecteurs qui aimeraient en savoir plus sur Dizzy Dros ?
Dizzy Dros : Omar Souhaili, rappeur, songwriter et compositeur marocain originaire de Casablanca, Dros était mon premier nom de scène qui signifie Da Rhyme Of Street (la rime de la rue) avant d’en ajouter le Dizzy, l’appellation que mon DJ Sim-H utilisait pour m’appeler. Justement, j’aimerais préciser, Dros c’est moi en particulier, mais musicalement parlant, nous sommes trois. Je suis calé par mes deux amis d’enfance, mon DJ Sim-H et mon aide vocale Sellook Dillah. Donc, si je dis “Nous” durant cet interview, ce n’est pas par orgueil mais parce que nous sommes trois réellement.
A.E : Après Cazafonia et Msa7ha Fiya, une mixtape en préparation peut-être ? Peux-tu nous en dire un peu plus ?
D.D : L’album est la pièce d’identité du rappeur dans le monde de la musique. Nous avons commencé à travailler sur l’album depuis décembre 2010, Cazafonia (que vous trouverez plus bas) était le premier single de l’album intitulé 3azzy 3andou Stylou, dont la sortie est prévue pour décembre 2012 (la date n’est pas encore précise). Mais pour ne pas rester loin des actualités avec nos auditeurs, on a décidé de sortir des enregistrements non-officiels afin de les regrouper finalement dans une mixtape qui porte le même nom que l’album, duquel le premier extrait Msa7ha Fiya, a été publié le 2 février.
A.E : Ce qui m’a marqué le plus dans ta promo sur le web, c’est cette impression de professionnalisme. Comment t’es-tu organisé ? Tu as mis au point une stratégie particulière ?
D.D : Si tu tapes Dizzy Dros sur n’importe quel moteur de recherche, tu ne trouveras que les 2 morceaux déjà cités, c’était ça le but, c’est de ne publier que ce qui mérite d’être publié. Nous avons des enregistrements qui datent de 2007, mais nous les avons jamais sortis car je n’ai jamais senti que ça mérite vraiment d’être divulgué. C’était juste dans le but d’améliorer mon niveau technique avant de faire apparition, il parait que ça a donné de bons résultats.
A.E : Je pense que tu veux transformer le terme dérogatoire 3azzy en un mot plus acceptable qui a la même signification que nigga, c’est ça ?
D.D : La particularité de Casablanca par rapport aux autres villes, c’est que chaque quartier essaie d’avoir son propre argot qui le diffère des autres quartiers, ce qui engendre une création quotidienne de nouveaux termes ruraux. Le terme 3azzy est sorti dans ce cadre là, un terme qui signifie littérairement “Homme noir”. On a commencé à l’utiliser nous trois pour nous appeler l’un l’autre, je ne me rappelle pas exactement quand est ce qu’on a commencé à l’utiliser mais ça fait déjà un bon moment… et au-delà du délire de la rue, je pense que l’utilisation du terme 3azzy nous rappelle toujours notre esprit d’identité et notre style de vie que nous représentons d’ailleurs dans notre musique.
A.E : Parlons un peu de tes influences. Quel est ton artiste préféré ? Et qu’est ce que tu écoutes en ce moment ?
D.D : Mes premières années d’influence était notamment durant le début des années 2000, qui sont pour moi le début de la fin du “Real Hip-Hop”, je me rappelle du premier morceau de rap qui m’a collé à la tête pendant un bon moment, Without Me de Eminem. C’était vraiment le morceau qui m’a fait entrer dans le monde du Hip-hop, après quand on commencé à distinguer entre les différents styles musicaux, et quand on commence à chercher la bonne musique, on se rend compte que plus on retourne en arrière plus on retrouve de la vraie musique. Pourtant, si actuellement ma musique donne l’impression que je suis plus West Coast que East Coast, c’est parce que je pense que les rappeurs du West ont bien gardé leur script de Real Shit.
A.E : Sinon, quel regard portes-tu sur le rap marocain, ou ce qu’on appelle autrement la 3e génération du rap marocain ?
D.D : Non pas par manque de respect pour les rappeurs marocains, mais malheureusement, je n’écoute pas de rap marocain, à part quelques albums qu’on ne peut pas ignorer et qui -pour moi- ont tracé le chemin du rap au Maroc. La 3e génération ? Je ne sais même pas quand est ce que ce terme fut utilisé ! Je ne vois pas la logique dans cette appellation puisqu’il n’y avait pas de 2e génération ! Aujourd’hui, au Maroc il y a deux choses, il y a des artistes, et il y a des Bouzebbal, c’est le seul calibre auquel il faut se référer pour décrire le rap au Maroc.
A.E : Une exclusivité, un conseil ou un dernier mot pour nos lecteurs !
D.D : Je tiens à remercier l’équipe qui a travaillé sur cet interview, d’habitude, je ne préfère pas donner de conseils car j’estime toujours en avoir besoin, mais si jamais je le fais, je demanderai aux auditeurs d’écouter la musique et non pas l’artiste, car ce qui compte c’est la bonne musique quelque soit l’artiste derrière.
A.E : Merci beaucoup Omar d’avoir accepté de réaliser ta première interview avec nous. 3fat a 3azzy !
Dizzy Dros – Cazafonia
Dizzy Dros – Msa7ha Fiya
Futur ingénieur en automatismes et informatique industrielle, rappeur, compositeur.
Suivre EtotheRaf